Dans le cadre de la sortie de son livre Road Trip NBA aux Éditions Amphora, nous sommes allés à la rencontre de Rémi Reverchon, voix et visage de la NBA en France. Entrons dans les coulisses de la création, dans la tête de l’auteur, mais aussi dans son cœur.
On te sait très occupé avec la sortie de ton livre, sorti hier. Comment se passe la sortie du livre ?
Tout se passe très bien, écoute. Je suis en train de découvrir cette expérience que la sortie d’un bouquin, c’est cumulé en plus à la reprise NBA qui est déjà un fuego incroyable en temps normal, donc ma vie est bien remplie ces temps-ci, mais c’est que du kiff.
C’est étonnant de te voir passer des plateaux télé à l’écriture. Comment t’es venue cette idée de raconter ton voyage ?
Il se trouve que j’ai toujours aimé les bouquins, j’ai toujours eu la tête là-dedans, ma mère m’a appris à aimer les livres depuis que je suis tout petit donc c’est un truc qui m’a toujours fait kiffer. J’ai toujours eu au fond de moi le rêve d’écrire un bouquin. Maintenant, ce n’était pas sur le point de se matérialiser jusqu’à ce que mon éditeur, qui s’appelle Amphora, me contacte l’année dernière et m’explique qu’ils avaient l’idée de sortir un bouquin de basket en amont de Noël de cette année.
Ce qui a été incroyable c’est qu’ils m’ont laissé carte blanche sur le thème et c’est moi qui ai pitché l’idée de Road Trip NBA, ils ont aimé et donc voilà. La naissance du bouquin s’est faite comme ça.
“Road Trip NBA”, on ne peut pas être plus clair sur le titre. Tu nous emmènes dans un voyage à travers les États-Unis pour découvrir les 28 villes des franchise NBA, de la côte Est à la côte Ouest. En quoi c’était important pour toi d’emmener tes lecteurs dans ton Road trip NBA ?
Le principe de ce livre, c’est que je raconte mes deux passions à moi que sont donc les road trips — les voyages un peu culturels, etc. que tu fais en voiture où tu découvres des trucs, tu pars un peu dans l’inconnu — et les États-Unis, et la culture américaine, la NBA, le sport, tout ce que j’aime là-dedans.
En fait, je raconte je raconte bien sûr les 28 villes, comme tu l’as dit, des États-Unis et du Canada où tu as une équipe NBA. Je parle un petit peu de basket bien sûr, mais je raconte surtout tout ce qu’il y a autour : la bouffe, la culture, la musique, l’histoire de chaque ville. Je raconte que vivre et aller au resto à Miami, ce n’est pas vivre et aller au resto à Denver, à Dallas, à Portland ou à Los Angeles.
C’est justement ce qui est très intéressant dans ton livre, la manière dont tu nous amènes sur autre chose que la NBA, sur la culture qui est très importante pour toi.
Je suis un drogué des États-Unis, j’aime ce pays. C’est un pays où il y a beaucoup de choses à redire, mais moi je suis drogué à tout ça. J’aime leur façon de vivre le sport, j’aime leurs restaurants. Oui, on peut bien bouffer aux États-Unis, on peut mal bouffer aussi je te rassure, mais on peut très bien bouffer aux États-Unis. J’aime leur musique, j’aime leur culture, j’aime les grandes routes là-bas, j’aime la facilité que t’as à avoir accès à tout ce que tu veux quand tu veux.
C’est un pays magnifique en plus. C’est un continent les États-Unis. Quand tu es à Los Angeles, où j’ai eu la chance de vivre, tu es au soleil, tu es tourné vers l’outdoor, tu vas à la plage, etc. Quand tu es à New York, c’est hyper urbain. Quand tu es à Miami, c’est la plage aussi, c’est le soleil. Moi j’ai vécu à Denver dans le Colorado. C’est les montagnes, c’est magnifique, tu es en altitude, il fait beau tout le temps. C’est un pays auquel je suis drogué.
Ce qui est aussi intéressant, c’est la manière que tu as d’aller à la rencontre des “locaux”. Tu vas interviewer des joueurs actuels, comme Rudy Gobert, Nicolas Batum, Nikola Vucevic. Il y a des légendes aussi : Isiah Thomas, Pau Gasol ou Robert Horry, des joueurs qui nous font rêver. Tu interviewes aussi des journalistes, des coaches, des agents. Pour toi, la proximité avec le terrain NBA était quelque chose d’essentiel dans l’écriture de ce livre et pour décrire l’atmosphère de chaque ville ?
Le truc c’est que c’est la base du bouquin. Ça s’appelle “Road Trip NBA”, c’est mon amour, ce dont je parle à l’antenne tous les jours sur beIN : c’est la NBA. Si j’ai envie de croire que j’ai une valeur ajoutée dans ce bas monde c’est mes connaissances NBA et c’est mon lien aux États-Unis. Donc il était évident que j’allais raconter les États-Unis par ce prisme-là.
Qui mieux que Nico Batum, qui a vécu sept ans à Portland, peut me raconter Portland ? Il est Français, il sait ce que j’attends, on est potes, il peut me raconter ça. Qui mieux que Rudy Gobert peut me raconter Salt Lake City ? Ça fait un bail maintenant qu’il est là-bas.
Je trouvais logique de me servir du prisme du basketball, mais c’est vraiment un prisme. C’est-à-dire qu’on rentre par le basket, et on ouvre sur tout le reste. À chaque fois. C’est vraiment juste le point de départ.
Tu as aussi eu l’opportunité d’aller sur d’autres sports. Par exemple, tu as pu échanger avec Terrell Owens, l’un des plus grands receveurs de l’histoire de la NFL qui est notamment passé par San Francisco et par Philadelphie. J’imagine que tu as dû avoir des échanges dingues ?
C’est un gros boulot de networking. C’est presque l’élément de base de mon bouquin : je voulais avoir les mecs les plus oufs possible pour me raconter chacune des villes. Et c’est sûr qu’avoir Terrell Owens — les gens ne réalisent peut-être pas en France —, c’est avoir Zizou. C’est un top 10, ou peut-être 20, joueurs de la NFL. C’est un monstre.
Je voulais absolument avoir des mecs hyper réputés, mais surtout hyper crédibles, qui connaissent vraiment une ville, qui ont envie d’en parler pour me raconter ça. C’était trop cool. J’ai fait ça sur zoom, évidemment, puisque ça fait un an et les États-Unis étaient fermés. Donc j’ai dû bosser mon réseau, demander aux contacts de contacts de m’aider. Ça a été du boulot, mais avec Terrell Owens, on a passé une demi-heure sur Zoom lui et moi et il est incroyablement gentil.
Tu nous emmènes dans beaucoup de villes. Est-ce qu’il y a une ville que tu ne connaissais pas, en tout cas pas en détails, qui t’a un peu tapé dans l’oeil ?
Sur les 28 villes, à titre personnel, j’en ai fait 24. J’ai été dans 24 villes. Il m’en manque 4, et sur les 4 qui me manquent il y en a deux dans lesquels j’ai vraiment envie d’aller maintenant.
Il y en a une qui peut paraître surprenante, c’est Salt Lake City. Ça m’a donné grave envie, vraiment. Il y a le côté montagne qui m’attire. Même la culture mormonne, j’ai envie de voir ça, donc ça m’attire beaucoup. L’autre ville que j’ai envie de voir, qui est bourrée de culture que ce soit musicale ou culinaire, c’est Memphis. J’ai très envie de faire Memphis, moi.
Pour les fans NBA, Denver reste une ville un peu inconnue. Ayant vécu là-bas, comment parlerais-tu de la ville de Denver ?
C’est une ville qui gagnerait tellement à être connue. On l’appelle “The Mile High City”, la ville à un mile d’altitude, donc à 1600 mètres. C’est une ville où il y a 300 jours de soleil par an, il fait beau tout le temps et les quelques jours où il ne fait pas beau c’est parce qu’il neige. L’hiver c’est trop beau, même s’il fait très froid puisqu’on est en altitude.
Moi j’ai passé un an d’étude là-bas, dans le Colorado, et c’est juste somptueux. Les montagnes là-bas sont magnifiques. Les stations de ski sont un peu hype, un peu cher, mais qu’est-ce qu’elles sont belles ! Tout est beau là-bas, c’est magnifique. Les gens sont cool.
C’est un État un peu bobo le Colorado. C’était l’un des premiers états légaliser la weed aux États-Unis, ils ont plein de bars, cafés un peu hipster, un peu hype. Ils sont très en avance sur cette scène des cafés bobo, sympas, stylés, où tu vas trouver des petits latte bien fait, moi je kiffe ça. Denver, c’est vraiment une ville qui gagnerait à être connue.
On va terminer le voyage en apothéose, du côté de Los Angeles, là où il y a la franchise de cœur avec les Lakers. Pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir lu le livre pour le moment, comment expliquerais-tu l’atmosphère de la ville de Los Angeles ?
L.A. c’est une ville à part. C’est une ville immense et c’est une ville qu’on ne peut pas concevoir en France parce que c’est une ville où il n’y a pas de vrai centre-ville. Tu ne peux pas te ballader à pieds, tout est immense, il y a beaucoup de trafic. En général, les gens qui se font un road trip dans l’Ouest américain terminent par deux ou trois jours à Los Angeles et les gens me disent tous : “c’était de la m*rde Los Angeles, je comprends pas pourquoi tu aimes”, parce que les gens veulent aller à Hollywood voir les étoiles, le signe, puis ils veulent aller à Santa Monica, mais c’est loin, ils passent une heure dans la voiture…
En fait, LA, c’est une ville qui se vit. C’est une ville qui a une vibe tournée vers l’extérieur, qui est incroyable. Tu vis à la plage, tu vis dehors, c’est très tourné vers le sport. Les gens sont cool. Cool, cool, cool, mais vraiment cool. Ça me fait penser de très loin à ce que tu connais peut-être sur la Côte d’Azur en France, ou des trucs comme ça, où c’est très tourné vers la mer, les gens sont sympas ils font du sport, il fait beau toute l’année de base. Quand tu connais cette ville et que tu commences à te faire tes repères et à savoir comment l’appréhender, c’est juste incroyable. Moi je suis amoureux de cette ville. Je me suis fait tatouer le sigle des Dodgers, l’équipe de baseball de LA, sur le mollet. C’est ma ville de cœur. J’ai deux villes, c’est Paris et Los Angeles, clairement.
Tu en as parlé en préambule, c’est la reprise de la NBA et les premiers matchs ont eu lieu mardi soir. À l’Est et à l’Ouest, quels sont tes pronostics ?
J’ai envie de jouer la sécurité, tout le monde joue un peu pareil : une finale Lakers-Brooklyn. Sur le papier, ce serait incroyable. Il y aurait des stars de partout. On va voir ce qui se passe, mais moi j’aimerais bien ça.
Est-ce que tu souhaiterais ajouter quelque chose pour finir cette interview ?
Puisque le sujet c’est le bouquin et que tu me parles de fierté et de plaisir, je tiens à confirmer que — c’est ce que j’ai mis sur les réseaux — ce livre c’est mon petit bébé. J’ai passé un an de ma vie dessus. Mais quand je dis un an, c’est une vraie année à travailler comme un chien là-dessus, à pas avoir de vie à faire une croix sur toute ma vie pour pouvoir pondre ce truc-là. J’espère sincèrement que les gens prendront autant de plaisir à le feuilleter, à le liire que moi j’en ai à le voir maintenant, maintenant qu’il est sorti de l’imprimeur. J’en suis méga fier. On verra, ça marchera ou ça ne marchera pas, mais j’espère vraiment qu’il plaira.
Retrouvez le livre de Rémi Reverchon, Road Trip NBA, aux éditions Amphora : https://ed-amphora.fr/produit/sports-collectifs/basket/road-trip-nba/
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Interview menée par Paul Roy, retranscrite par Benjamin Moubeche.