Faut-il s’inquiéter pour les Nets ? — Le Courrier de L’Analyste

Une rentrée mitigée à Brooklyn : c’est du propre pour une superteam !

par Teddy Perez

Avant que la saison ne débute, nous avions de quoi être préoccupé quant au démarrage de la régulière des Nets. Le feuilleton Kyrie Irving a agité toute franchise. Uncle Drew n’est pas décidé à se faire vacciner, et donc à jouer, et pénalise fortement toute une organisation.

James Harden réagit après avoir été touché au visage par son défenseur, le 22 octobre à Philadelphie. Photo : Bill Streicher / USA TODAY Sports

Nous avons alors affaire à un Kevin Durant entreprenant en cette rentrée. Sans Kyrie et mal secondé par un barbu — avant vendredi soir, du moins —, KD ne compte pas abandonner le navire et assure au scoring. 3e meilleur marqueur de la ligue, il porte sur ses fines épaules la soi-disant meilleure franchise de New York. Il tient son standing de franchise player de talent au sein d’une équipe un peu désorientée. Les role players et les nombreux vétérans qui gravitent alors autour des deux stars peinent à trouver leur place. Si le retour de LaMarcus Aldridge sait faire du bien aux Nets, on attend encore la plus-value de Paul Millsap sur le parquet.

Un homme est particulièrement visé dans les déconvenues des Nets, c’est James Harden. Tout comme ses shoots au panier, le MVP 2018 entre tout juste dans sa saison. Espérons que sa performance face aux Pacers, avec ses 29 points, 8 rebonds et 8 passes, soit le signe précurseur de son retour.

Dans ce match, Harden s’est d’ailleurs vu attribuer 19 lancers francs au total. Lors des rencontres précédentes, sur lesquelles l’arrière a eu du mal à peser, la moyenne était de 3. Une chute drastique par rapport à ses standards, entre 7 et 12 chaque saison depuis 2013. Certainement le fait des nouvelles règles en place. Moins percutant au scoring, il arrive néanmoins à assurer la distribution du ballon. Une production qui ravit alors la recrue Patty Mills et le recordman Joe Harris.

À Brooklyn, certains pourraient déjà envisager de traverser le pont pour rejoindre Manhattan. Avant que cela arrive, les joueurs de Steve Nash ont de quoi redresser la barre. Avec une double confrontation face à Detroit, puis des déplacements à Toronto, Orlando et chez les Pelicans au cours des prochains jours, c’est le moment parfait pour remonter dans le classement.

Utah confirme sa position dans les hauteurs de l’Ouest

Les hommes de Quinn Snyder ont décidément trouvé le système qui fonctionne. Critiqués à raison lors de leur série contre les Clippers où ils se sont inclinés après avoir mené 2-0, les musiciens du Jazz reviennent le saxo entre les dents pour débuter leur régulière. Car oui, dans leur élan de générosité derrière l’arc, Donovan Mitchell et ses coéquipiers avaient creusé leur propre tombe au terme d’une saison quasi parfaite.

Mais ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort ! Avec quelques ajouts intelligents pour compléter le joli banc, le roster du Jazz s’installe comme un pilier, un roc de l’Ouest. Au sommet de ses montagnes, Utah a fait en sorte de mieux installer notre Rudy Gobert, prêt à terrasser tous ses adversaires. Mieux servi depuis la rentrée par Mike Conley & Cie, Gobzilla est monstrueux dans les raquettes NBA. Avec 18 points et 17,8 rebonds de moyenne en quatre rencontres gagnées, il est l’élément fort d’un collectif bien huilé qui paraît déjà meilleur que l’année passée.

Une franchise féminine à Oakland ? Peut-être bien, avec une ex-WNBAer aux commandes !

Alana Beard, légende des Mystics de Washington, souhaite investir son capital dans l’expansion d’une ligue qu’elle a côtoyée durant quatorze saisons. La meilleure défenseuse de la ligue en 2017 et 2018 se rêvait propriétaire d’une équipe de WNBA. En s’associant à de solides partenaires, l’African American Sports and Entertainment Group (AASEG), elle pourrait atteindre ce bel objectif. Sur la même longueur d’onde que l’ancienne joueuse des Sparks de LA, ce groupe — qui rassemble un bloc de femmes d’affaires noires d’Oakland — cherche justement à obtenir une franchise d’expansion de la WNBA.

Alana Beard avec les Sparks de Los Angeles en 2017. Photo : Adam Pantozzi / NBAE via Getty Images

Retraitée il y a seulement deux saisons, elle compte bien marcher sur les mêmes traces que la double championne WNBA, Renee Montgomery, qui est depuis 2020 la co-propriétaire du Dream d’Atlanta. La WNBA compte douze franchises, Oakland pourrait accueillir cette treizième équipe. Un porte-bonheur qui entraînerait, espérons-le, une arrivée successive de nouvelles organisations.

Des fans de WNBA basés à Oakland ont déjà suggéré un nom pour la franchise, les « Amazons », en référence directe aux Warriors de Golden State.

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Mike James, joueur le mieux payé de l’histoire du championnat français, lors de son premier match dans l’Hexagone en 2021. Photo : Monaco Basketball

Q : Pourquoi tant d’anciens joueurs NBA viennent jouer en Betclic Elite ? — Stéphane L.

R : Il n’est pas rare de voir débarquer des ex-NBAers perdus dans la grande ligue reprendre goût au basketball sur les parquets européens, ceux de l’EuroLigue. Mais si on se limite à notre pays, ce n’est pas la même affaire… Et pourtant, avec l’arrivée de Dwayne Bacon, un prometteur « journey man » de NBA, une énième viande importée des US vient nous régaler en Betclic Elite !

Aujourd’hui, notre championnat français tourne à deux vitesses, pour reprendre l’expression d’un certain Vincent Collet. L’ASVEL et Monaco font figure de superteams construites pour tenir tête aux grands d’Europe, pendant que les autres équipes tentent d’atteindre, avec leurs armes, les places restantes au sommet du championnat national. Et ce ne sont pas chez ces dernières que l’on retrouve d’anciens joueurs NBA, exit Kyle O’Quinn qui a été séduit par la capitale et le récemment promu Paris Basketball.

Elie Okobo et Kostas Antetokounmpo sont arrivés à Lyon, pendant que le sniper créatif Mike James et Dwayne Bacon, parti pour une 5e saison en NBA, se sont finalement posés sur le rocher. Des joueurs aux situations toutes bien différentes, mais qui ont l’objectif commun d’aller le plus loin possible en EuroLigue. Une compétition qui est à mon sens la principale source de motivation pour ces joueurs lorsqu’ils ont souhaité s’installer en France. En particulier au sein de ces deux équipes.

Celles-ci se classent en tête des budgets de la Betclic Elite. L’ASVEL pointe à la première place avec ses 15 millions d’euros, suivi de près par Monaco et ses 14 millions. Pour le second, le club a connu une augmentation de 87 % de son budget, expliquant ainsi la possibilité de recruter ses grands talents. L’atout financier, autre source de motivation pour ces professionnels.

Enfin, si l’on observe plus globalement la composition des rosters, de nombreux Américains, ex-universitaires et joueurs de G-League se retrouvent aussi dans notre ligue. Entre ses magnifiques résultats aux JO et ses deux clubs compétitifs à l’échelon supérieur, la France est plus que jamais devenue une destination tendance pour les joueurs étrangers. Maintenant, il ne manque plus que la diffusion.

Q : Comment expliquer le mauvais début de saison de Damian Lillard ? — Loan P.

R : Il nous avait habitués à des productions individuelles de haut standing et voilà que Damian Lillard collectionne les contre-performances en ce début de saison. En cinq matchs, Dame prend le Time pour régler sa mire. À 11/42 du parking, le rappeur n’est pas sur le bon tempo pour suivre la nouvelle symphonie orchestrée par Chauncey Billups. En surface, Lillard reste optimiste et croit, comme il n’a cessé de le répéter durant la présaison, aux chances de titre avec son groupe. Il apparaît confiant en post-game et ne doute pas que son shoot reviendra. Dame Dolla note d’ailleurs ses belles prouesses défensives !

Pour autant, on ressent comme un essoufflement dans le projet Lillard à Portland ou, du moins, un manque de motivation qui pourrait durer au fil de la saison. La lourde défaite de 30 points face aux Clippers est le signe parfait d’un inquiétant désarroi. Cette soirée, Portland l’a rapidement oubliée en gagnant contre des Grizzlies affamés, puis au match retour face à Los Angeles. Mais elle reste une marque inquiétante.

Connaissant un peu le garçon, Lillard va de pair avec frustration. Il n’arrive pas à justifier sa maladresse, mais, de l’extérieur, nous pouvons pointer son manque d’agressivité et le peu d’alternances proposées offensivement. La blessure de Norman Powell n’arrangeant rien à la situation de la franchise pour offrir davantage de solutions à Lillard. Les premiers matchs ne prédisent que rarement la globalité de la saison, alors gardons de l’espoir pour le guard de l’Oregon.

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