Aux prémices de cette nouvelle saison, il est encore difficile de savoir ce que Philly fera de Ben Simmons. Il y a une certitude tout de même, c’est que les Sixers veulent rester compétitifs avec ou sans leur meneur de 2m10. Un message qu’a souhaité faire passer Daryl Morey en refusant les offres des Wolves ou des Blazers, trop légères à son goût.
Joël Embiid et ses coéquipiers comptent bien prendre leur revanche sur la saison passée et dominer face aux plus grosses cylindrées. L’effectif est profond et davantage expérimenté mais cela est quasiment négligé tant le sujet Simmons anime la franchise. Une actualité plus que dommageable qui obscurcit tous les défis qu’entendent bien accomplir les joueurs motivés de Philadelphie.
2020-21 : Un départ canon pour finir en explosion
Un exercice 2020-2021 au-delà des attentes pour les 76ers. Rares sont les insiders NBA qui auraient parié sur une première place à l’Est pour les joueurs de la cité de l’amour fraternel. Ils ont déjoué les pronostics et ont réalisé une saison régulière quasi parfaite. Pourtant, le groupe comptait toujours sur les mêmes leaders en ses rangs, alors comment expliquer ce succès ?
À la tête des Sixers depuis 8 ans, Brett Brown a été le grand artisan du “Process” de Philly, mais depuis environ 2 saisons, son nom était clairement sur un siège éjectable et sa philosophie semblait avoir montré ses limites à l’issue de la saison 2019-2020. Après un sweep retentissant face aux Celtics au premier tour des playoffs, Brown est remercié, et Elton Brand, alors GM depuis 2 ans, connait le même sort.
Il était temps de faire franchir une nouvelle étape au Process des 76ers. Ainsi parmi les signatures de l’intersaison, outre les joueurs tels que Dwight Howard et Danny Green, fraîchement bagués avec les Lakers en sortie de la bulle NBA, ou encore Seth Curry, c’est les arrivés au niveau du front office qui ont fait le plus de bruit. En effet, exit Brand et bienvenu Daryl Morey, le stat’ addict de Houston arrive à Philly pour apporter sa science du jeu. Sur le banc pour remplacer Brett Brown, c’est l’ancien coach des Clippers, Doc Rivers qui prend les rênes de l’équipe.
C’est avec cette intersaison, que l’on peut caractériser de mouvementée, que Philadelphie aborde la saison 2020-2021. Un état d’esprit revanchard s’installe et transcende notamment les cadres de l’équipe, à l’instar de Embiid qui a été critiqué lors de la saison dernière et qui eu à cœur de se rattraper et porter l’équipe sur ses larges épaules. Ce sera chose faite puisque Joël réalise la meilleure saison de sa carrière et constitue l’adversaire le plus sérieux au titre de MVP dans une course qui l’oppose à Nikola Jokic. Finalement, c’est le serbe qui glanera le trophée, mais la saison de JoJo en a marqué plus d’un, tant le pivot a marché sur le ligue et mis un grand nombre de mixtape aux pivots de la ligue. Embiid a bien été épaulé par son meilleur lieutenant, Tobias Harris, qui constitue véritablement la régularité incarnée dans le groupe. Chaque soir, avec Harris, c’était au moins 19 points et 7 rebonds assurés et cela a fait un bien fou à Philly.
Avec la signature de Danny Green, Dwight Howard et la progression de Matisse Thybulle, c’est véritablement la défense de Phily qui impressionne. Une défense menée par Embiid et Simmons sous les ordres de Rivers qui met en place des systèmes pour étouffer l’adversaire, tant la taille gêne et les rotations sont respectées. Résultat, à de très nombreuses reprises, les Sixers ont maintenu l’équipe adverse sous les 100 points – pas une mince affaire dans la NBA actuelle.
Une défense de feu, alors qu’en est-il de l’attaque ? Elle n’est pas en reste puisque Philly possède le 13e offensive rating de la ligue et l’apport de Seth Curry fait beaucoup de bien et la domination de Embiid fait bien souvent la différence. De plus on peut noter de bonnes surprises, à l’instar du rookie Tyrese Maxey, Shake Milton qui a beaucoup apporté sur les extérieurs et Korkmaz qui s’impose dans l’effectif grâce à ses qualités de shooteur. Ainsi c’est avec ces armes que les 76ers débutent la saison et se retrouvent rapidement à 7 victoires pour seulement 1 défaite. Les joueurs de Rivers vont faire preuve d’une belle régularité et arrivent au All-Star break avec un bilan de 24 victoires pour 12 défaites. Ils terminent la saison très fort avec 9 victoires sur les 11 derniers matchs et consolident leur place de leader de la conférence Est et se présentent en playoffs en favori. Les fans se laissent à rêver à une bague à l’issue des playoffs, mais un tournant va se produire et annihiler les espoirs de champion de l’équipe.
Ils se défont aisément des Wizards au premier tour et les cadres répondent présents à l’image de Harris, Embiid et Simmons qui signent quasiment un triple double de moyenne sur la série. Mais le second tour va tourner au désastre. En demi-finale, ils affrontent les Hawks, galvanisés par leur victoire sur les Knicks grâce à un Trae Young très clutch lors de la série.
Le scénario du game 1 va révéler les lacunes de Philly dans cette matchup. En effet, à l’entame du 4e quart-temps, Atlanta mène de 16 points et dans Wells Fargo Center règne un silence de cathédrale. Pourtant, c’est la défense des Sixers et la domination de Embiid qui va leur permettre de revenir dans le match avant de finalement s’incliner de 4 points. Le reste de la série sera disputée et c’est au terme d’un match 7 irrespirable que les faucons l’emporteront 103-96, mettant ainsi un terme à la saison des Sixers, de façon plus que précoce que prévu.
Cette série sera celle du naufrage de Ben Simmons. Rarement on a vu un joueur être aussi perdu sur le terrain et ne plus connaitre son rôle et son statut. Le triple All-Star passe de 10.1 tirs par match en saison régulière à 6.4 dans la série avec un craquage complet sur la ligne des lancers francs (15 sur 45). Une action a particulièrement marquée, révélant l’état de confiance de Simmons lorsque celui-ci refuse un tir ouvert, du moins face au lutin Trae Young. Ben préférera passer le ballon, provoquant alors un cafouillage monstre durant l’attaque de Philly.
À la suite du match, le feu s’abattra sur le meneur. Il sera pointé du doigt par Doc Rivers qui, lorsqu’on lui posera la question si Simmons est le meneur d’une équipe qui joue le titre, laissera planer le doute et l’ambiguïté. Même Embiid montrera clairement son désarroi en conférence de presse face à la non-performance du jeune joueur sans pour autant le citer. La dramaturgie autour de Simmons durera tout l’été. Le joueur décide de manquer volontairement les championnats du monde pour travailler sur son jeu et les rumeurs viennent de partout. Un coup à Minnesota, un autre à Portland ou encore Golden State.
Finalement, Simmons a repris contact avec Philadelphie après deux mois de silence et vient de passer la visite médicale avec l’équipe. Mais le mystère subsiste quant à son avenir et si celui-ci le lie toujours à Philadelphie ou non. À la veille de la reprise NBA, Ben Simmons a d’ailleurs été viré d’un entraînement par son coach suite à son refus de réaliser un exercice qui portait sur la défense. Après plusieurs demandes du Doc, ce dernier a finalement lâché l’affaire en lui proposant s’il voulait partir de l’entraînement, ce que Simmons a accepté.
Lors de la conférence de presse qui a suivi, Rivers a de nouveau tenté de reconquérir le coeur de l’Australien, à la différence du Franchise Player camerounais, bien plus catégorique avec son coéquipier. Le pivot « n’a plus rien à faire de ce mec », a-t-il lancé en interview. Embiid affirme également qu’il n’aurait pas parlé avec Simmons depuis son retour dans le groupe. Ben ne serait pas contre de revenir mais le joueur n’est pas prêt mentalement, a-t-il indiqué. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, on l’avait très bien deviné.
Intersaison : le calme avant la tempête ?
Arrivées | Départs |
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Andre Drummond | Dwight Howard |
Georges Niang | Mike Scott |
Shaquille Harrisson | Anthony Tolliver |
Charles Bassey | Mason Jones |
Drama … C’est sans doute le terme populaire qui définit le mieux l’intersaison des Sixers. En effet, l’épisode autour de Simmons va réellement animer l’été de Philadelphie et pas toujours de la meilleure des façons. Dès la sortie des playoffs, alors que Simmons rentre chez lui à LA pour travailler son jeu (selon ses mots), son nom apparaît déjà dans toutes les rumeurs de trade et on se dit qu’il ne fera plus partie du groupe d’ici la reprise. Pourtant, le feuilleton entre le camp de Simmons et celui de Daryl Morey dure depuis le mois de juin et il semble difficile de trouver une solution. Ce feuilleton occulte d’ailleurs totalement les autres mouvements réalisés par les Sixers tant il occupe tout le premier plan.
La raison de cette situation entre Simmons et les Sixers tient en plusieurs éléments. La première, c’est le contrat de Ben Simmons. En effet, en 2020, le joueur de nationalité australienne s’était mis d’accord sur un contrat de 177 millions de dollars sur 5 ans. Ainsi, à l’issue de la saison 2020-2021, il lui reste encore trois saisons à faire à Philadelphie, logique donc que Daryl Morey ne veut pas le laisser partir en échange d’assets moindres et se retrouver perdant dans une quelconque transaction.
L’autre raison, c’est le fait que le joueur a littéralement coupé toute communication avec l’équipe pendant au moins deux mois, rendant donc les échanges compliqués et qui a fait trainer le dossier. Enfin, Morey semble tenir sa position de conserver Simmons et refuser un buy-out ou un transfert qui ne jouerait pas en la faveur des Sixers puisque même sans Simmons, Philadelhpie veut rester compétitif.
Difficile donc d’imaginer le numéro 25 jouer avec l’équipe cette saison. Il y a fort à parier que le GM pourrait attendre le 15 décembre, date qui marque la possibilité de signer des joueurs agents libres à l’issue de la saison 2021-2022 et qui offre donc des possibilités de trade à Daryl Morey pour tourner la page sur Ben Simmons.
Un contexte unique en NBA et un climat étrange du côté de Philly, notamment pour les nouvelles recrues. Parlons-en des nouvelles recrues. Un été assez calme pour l’équipe hormis le dossier Ben Simmons. Discrètement, ils font venir Andre Drummond, qui vient remplacer Dwight Howard pour jouer le rôle de back-up de Joël Embiid. Dede Drummond, qui était aux Lakers la saison dernière, vient apporter son sens du rebond et ses activités offensives. Il constitue un élément intéressant dans un effectif qu’il rejoint dès le début de la saison cette fois-ci. On note également l’arrivée de George Niang, en provenance du Jazz pour apporter ses qualités de shooteur et sa réputation de coéquipier exemplaire.
Le front office opte également pour Shaquille Harrisson, un joueur capable de donner de bonnes minutes dans une rotation. Enfin, Morey a également fait venir du sang frais avec les rookies Jaden Springer en provenance de Tennessee, Aaron Henry qui sort de Michigan State et l’intérieur, Charles Bassey pour apprendre au côté de Drummond et Embiid. D’ailleurs, pour parler d’Embiid, logiquement le front office lui a proposé une extension de son contrat puisqu’il constitue le présent et l’avenir de Philadelphie, à priori au moins pour plusieurs années encore.
Le projet de Phily s’inscrit dans une continuité autour des cadres, Embiid et Harris. Les mouvements de l’intersaison justifient cette volonté de repartir avec plus ou moins le même groupe et continuer à rester compétitif. D’autant que les talents internes tels que Maxey, Milton ou Thybulle représentent des armes offensives et défensives fiables pour Doc Rivers dès l’entame de la saison. En effet, malgré la potentielle absence de Simmons, le backcourt reste solide avec l’expérience de Danny Green et la fougue de jeunes joueurs à l’image de Maxey, Isaiah Joe ou Shake Milton. Et même si la privation du talent défensif indéniable de Simmons se verra sur le terrain, cela donnera plus de minutes à Thybulle pour continuer de progresser en attaque et apporter ses compétences naturelles en défense très au-dessus de la moyenne.
Ben Simmons au centre de l’intention
Pour cette preview, étant donné le caractère unique de la situation, nous avons décidé d’axer le facteur X autour de Ben Simmons. Restera, restera pas ? C’est une question dont personne n’a la réponse aujourd’hui, pas même le front office des Sixers. Mais une chose est sûre, la décision impactera forcément la saison de Philly.
Quelles sont les certitudes que l’on peut avoir avec un Ben Simmons dans l’effectif ? Du playmaking, le joueur de 2m10 est doté d’une vision de jeu très au-dessus de la moyenne. Le mettre sur le terrain c’est l’assurance d’avoir au moins 7 passes décisives par match. Depuis son arrivée au sein de l’effectif, il est le meilleur passeur de l’équipe et même si on peut critiquer le choix de le faire jouer en 1, son apport au collectif est indéniable.
Autre aspect essentiel du jeu de Simmons : sa défense. Ce n’est plus un secret pour personne, Ben est l’un des meilleurs défenseurs extérieurs de la NBA. Selon ses dires, il serait même le meilleur comme il le confiait en interview. On aime bien le niveau de confiance, mais on vous laissera juger de cela. En tout cas, grâce à son physique imposant, sa vitesse de déplacement et sa taille, Simmons peut défendre sur plusieurs profils de joueurs et véritablement shut down son adversaire direct. Hormis une saison, depuis son arrivée, les Sixers sont toujours dans les meilleures défenses de la ligue (top 10 defensive rating) et le triple all star y est pour beaucoup. Enfin, un dernier élément que Simmons garantit, c’est sa capacité de pénétration.
Il est sans doute un des meilleurs finisseurs au cercle de la ligue et pourtant peu de personnes en parlent. Du fait de ses lacunes au tir à distance, le numéro 25 base tout (ou presque) son jeu d’attaque sur le jeu en pénétration et les points scorés dans la raquette. La preuve sur 5,6 tirs rentrés de moyenne, 4,1 le sont dans la raquette (restricted area) avec un pourcentage au tir de 65,7%. Simmons apporte aussi du scoring puisqu’il tourne tout de même à 15.9 points de moyenne en carrière. Tout cela pour un contrat de 177 millions de dollars sur cinq ans. Ainsi, Philadelphie sait ce qu’il perd en laissant filer son joueur, mais est conscient aussi de ce qu’il y gagne en le conservant, un aspect à ne pas négliger.
Maintenant, dans l’hypothèse d’un avenir sans Simmons, les Sixers restent tout de même compétitifs et cela donnerait notamment le champ libre à de jeunes joueurs à fort potentiel pour se développer et pourquoi pas s’installer durablement dans la rotation. On pense notamment à Tyrese Maxey, Shake Milton ou Matisse Thybulle. Ce dernier a mis tout le monde d’accord dès son année rookie et montre qu’il a les capacités à devenir l’un des meilleurs arrières défenseurs de la ligue ou de devenir un 3&D de confiance. Son été passé avec la sélection australienne bronzée à Tokyo confirme nos dires.
Dans un profil plus scoreur, Milton et Maxey cumulent 21 points de moyenne malgré un temps de jeu limité. Leur capacité à marquer n’est plus à prouver et le coaching devrait appuyer le développement de ces deux joueurs pour en tirer un réel bénéfice.
Ben & Jojo, un duo qui fonctionne bien … du moins dans les chiffres !
Une situation sans Simmons impliquerait de plus grandes responsabilités pour Embiid, bien que le géant camerounais fait déjà tout sur le terrain. Et quand on dit tout, ce n’est pas un euphémisme puisque Joël possède un usage rate de 35,2% et se place logiquement premier de ce classement. C’est colossal, cela signifie donc que le pivot est impliqué dans plus de ⅓ des actions des Sixers et qu’il score 37% des points de l’équipe. Il se pourrait que ces chiffres augmentent avec le départ de Simmons afin de combler le manque en attaque et en défense, mais Joël pourra évidemment compter aussi sur Tobias Harris à ce niveau là.
Suite au revers infligé en playoffs, Simmons a été sous le feu des projecteurs. Sous les jets de pierres de la part des supporters, insiders et même de son coach et de certains de ses coéquipiers. Le joueur a voulu se montrer rassurant en garantissant qu’il allait travailler son tir et son jeu durant l’été. Les photos postées sur son profil Instagram témoignent des heures passées au gym, mais il faudra que cela se traduise sur le terrain dans l’hypothèse que des minutes de jeu lui soient accordées cette saison. Simmons a tenté 3 tirs derrière l’arc cette saison, sur 10 tentés, des chiffres uniques pour un “meneur” titulaire en NBA aujourd’hui. Le comble c’est qu’on le sait capable de mettre des paniers hors de la raquette, mais les tentatives ne sont tout simplement pas là, en témoigne sa shot chart de cette saison :
C’est irréfutable, Simmons ne prend tout simplement pas sa chance de loin. Aussi incroyable que cela puisse paraître, si on fait le nombre de tirs pris en dehors de la raquette (3 points et mi-distance combinés), alors on n’obtient même pas 100 tentatives. En comparaison, un jour comme Devin Booker a pris 174 tirs en tête de raquette uniquement. C’est assez symptomatique du jeu de Simmons. Cela témoigne sans doute d’un manque de confiance du joueur, mais aussi d’un flou latent sur le “supposé” travail de sa mécanique de tir depuis son arrivée en NBA. Après la déconvenue des playoffs pour les Sixers et le fait que Simmons fut placé sur le banc des accusés (à juste titre) il n’a pas le choix que de montrer son travail et rassurer les Sixers si tentés qu’il jouera sous les couleurs de la ville de l’amour fraternel cette saison.
Simmons et Embiid sont, sans surprendre l’assemblée, très compatible question défense. Deux joueurs qui se donnent dans ce secteur du jeu et qui souhaitent, par leurs qualités respectives, imposer un véritable supplice à leurs adversaires. Les Sixers s’étaient d’ailleurs classés deuxième meilleure équipe au defensive rating avec 107,6 points encaissés en 100 possessions. Assez mobiles par rapport à leur physique, les deux font la paire sur le parquet mais n’arrivent désormais plus à s’enlacer. Compliquée pour baser une défense collective soudée.
En attaque aussi, c’est deux-là sont bien efficaces ensemble. De part leur ancienneté, ils ont noué de réels automatismes et ont su, au moins en régulière, se répartir les espaces sur le terrain. Embiid est intérieur qui aime le jeu posté mais qui est friand aussi du tir éloigné du cercle. Alors que Simmons est bien plus à l’aise à la distribution et préfère percer les raquettes plutôt que de prendre un shoot à distance. Ils se complètent et ne se marchent pas dessus, tout en étant capable de laisser de la place pour l’épanouissement de leurs coéquipiers.
Pour autant, c’est bien à deux qu’ils ont le plus de chances de fonctionner. Ensemble, ils possèdent une meilleure efficacité au cercle, 67.5% de leurs tentatives finissent par rentrer. Séparés, cela diminue. Une action réalisée l’un sans l’autre tombe à 49% de réussite. Sont-ils autant interdépendants que la statistique semble le montrer ? Nous le verrons bien cette année !
Le cinq majeur idéal
- MJ : Ben Simmons
- A : Seth Curry
- AI : Matisse Thybulle
- AF : Tobias Harris
- P : Joël Embiid
Notre pronostic : 53-29 (3e)
Dans une ligue qui favorise de plus en plus les droits des joueurs – le player empowerment – nous assistons chaque année à des cas uniques de conflit entre un joueur et une franchise. On se souvient des affaires DeAndre et les Clippers, Davis et les Pels, plus récemment Harden et les Rockets et désormais Simmons avec les Sixers. Un joueur qui est aux abonnés absents sur le terrain en playoffs, un coach qui le dégomme en sortie de match et finalement un silence qui s’est étendu sur tout l’été avec l’impossibilité de faire partir le joueur. Un cas encore jamais vu en NBA et qui a fait l’actualité de Philadelphie depuis leur sortie de route en juin dernier.
En parallèle, la franchise a montré la volonté de consolider le secteur intérieur en récupérant Andre Drummond qui va apporter son physique et ses rebonds. Doc Rivers pourra également compter sur la jeunesse avec Maxey, Thybulle, Milton et les nouveaux rookies pour apporter du playmaking et du scoring sur les lignes arrières et pourquoi pas les responsabiliser davantage si Simmons s’en va. Toujours équipé de leur pivot candidat MVP, les Sixers repartent au charbon avec un groupe similaire et un coach qui laisse les clés de l’attaque à ses deux meilleures armes offensives en la personne de Embiid et Harris. Malheureusement la grosse incertitude quant à leur relation avec Ben Simmons pourrait compromettre les ambitions de Philadelphie cette saison.
Pour toutes ces raisons, on projette les Sixers parmi les candidats sérieux de l’Est sans pour autant les dresser en grand favori. Un bilan de 53 victoires pour 29 défaites serait véritablement idéal et probable pour le groupe de Doc Rivers.
Photo : Rich Schultz / Getty Images