Problématique renaissance à RIP City — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Depuis la sortie de piste des Blazers au premier tour des Playoffs, la franchise de l’Oregon fait parler d’elle. Le coach Terry Stotts a été remercié après neuf ans de bons et loyaux services et son remplaçant vient d’être annoncé cette semaine. Dorénavant, ce sera le champion NBA 2004 Chauncey Billups qui s’assiéra à la tête du banc de Portland. Son premier poste d’entraîneur principal après avoir été assistant aux Clippers.

L’arrivée de Chauncey Billups à Portland a animé les débats cette semaine.
Photo : Craig Mitchelldyer / AP

Ce choix remet en question les ambitions de la franchise. Et lorsque l’on sait ce à quoi aspire un certain cadre de l’effectif, qui aurait aimé être drivé par Jason Kidd, les doutes s’intensifient. Pour rajouter un peu d’huile sur une maison déjà en feu, nous avons assisté mardi à une conférence de presse houleuse qui présentait l’arrivée de Mister Big Chauve en Head Coach. Il y a peu, les accusations d’un viol potentiellement commis par Billups lorsqu’il était rookie aux Celtics en 1997 sont remontées à la surface. Une question lors de la conférence n’a alors pas manqué, entraînant quelques longues secondes de malaises.

Le management de Portland apparaît en perdition. S’il est dans l’incapacité à composer un effectif de contender, une année de plus, cela pourrait pousser Damian Lillard vers la sortie. Une situation inimaginable quand on connaît l’amour que porte l’homme à sa franchise et au vu de ses précédentes déclarations. Nous ne sommes qu’au début de l’été, mais les rumeurs pleuvent à Portland. À l’air des Franchise Players qui forcent leur départ pour viser plus haut aux côtés de coéquipiers stars, on pensait Dame Dolla loin de tout cela. Mais le Time presse sur la montre du meneur.

Certes, Portland a réalisé une belle intersaison l’an passé. Pour autant, jamais on ne voyait cette équipe avoir le niveau requis pour viser ne serait-ce que les Finales de Conférence. Des changements sont à opérer dans cet effectif, à commencer par un cadre du roster CJ McCollum, qui a semblé de nouveau en dessous de ce que l’on attend d’un lieutenant pour aller loin en post-season. De même, nous évoquions le cas de Lillard. Il faudra faire attention à sa décision, car s’il quitte l’aventure, il entraînera — c’est certain — d’autres départs. Jusuf Nurkic, par exemple, ne souhaiterait pas poursuivre à Portland en l’absence de son leader.

Mais rassurez-vous, de bien meilleures nouvelles pour les Blazers sont parvenues dans la semaine. Et oui, Michael Beasley, l’ailier oublié de 32 ans s’engage avec les Blazers pour la Summer League. Ce n’est pas tout ! Le sponsor de la franchise change, c’est désormais l’organisation spécialisée en cryptomonnaie Storm X qui sera floquée sur le maillot. Cela ne convainc pas ? Bon, ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Chris : avant il était… Mais ça, c’était avant !

Il aura fallu seize saisons dans la grande ligue pour enfin atteindre ses premières Finales NBA. Chris Paul ne préside plus simplement le syndicat des joueurs, il règne aussi sur les parquets NBA ! Lors du match 6 décisif des finales de conférence, CP3 a réalisé une nuit historique.

Les Suns menaient 3-2 dans la série et se déplaçaient en terres californiennes. Porté par un Chris Paul à 41 points et 8 passes — sans le moindre ballon perdu s’il vous plaît — et un collectif en rythme, Phoenix a dominé du début à la fin sa rencontre. Le papy de 36 ans a ainsi égalé son record de points en Playoffs et est même devenu le joueur le plus âgé à inscrire plus de 35 puntos dans un match de postseason. L’étiquette de pire contrat de la ligue en 2019 ne lui correspond décidément plus du tout, place à celle de l’expérimenté élévateur d’un effectif. Transformer une équipe qui n’avait pas connu les Playoffs depuis dix ans en finaliste, il fallait oser.

Le Point God avait manqué l’entame de la série pour cause de protocole Covid. Lorsqu’il était revenu, il n’avait pas autant brillé qu’en début de campagne de Playoffs. Néanmoins, c’est bien quand il s’est réveillé qu’il a fait la différence contre des Clippers éprouvés physiquement, mais encore en confiance pour espérer !

Dans le sillage de son énorme performance, il ramène les Cactus version Booker & Ayton en Finales NBA, 28 années après leur dernière apparition sous Sir Charles. Et comme un symbole, c’est au Staples Center — terrain qu’il a connu six saisons comme sa maison lorsqu’il jouait à Lob City — que le miracle se produit. Rendez-vous en Finales NBA afin de conquérir le trophée tant convoité…

Les derniers billets pour Tokyo

À l’approche des Jeux Olympiques (24 juillet au 8 août), il reste à départager plusieurs pays pour obtenir leur précieux sésame, une qualification au Japon. Seulement quatre places sont encore disponibles et pour les remporter, le traditionnel TQO est organisé. Il a débuté le mardi 29 et se termine ce dimanche 4 juillet.

Quatre tournois ont alors démarré et pour chacun d’eux, un siège à réserver. De nombreuses grandes nations du basketball sont alors laissées sur la touche pour la plus prestigieuse des compétitions internationales. Ce TQO est une mise en bouche parfaite qui nous permet même de revoir rapidement quelques joueurs NBA évoluer avec leur nation. Un point s’impose.

La défaite du formidable groupe canadien est une surprise et une déception.
Photo : Photo : Mert Alper Dervis / Anadolu Agency via Getty Images

L’Allemagne d’Isaac Bonga a éliminé la Russie, puis la Croatie de Bojan Bogdanovic qui jouait à domicile. Ils ne sont plus qu’à une victoire des Jeux Olympiques, mais devront passer le Brésil des vieux de la vieille Huertas, Varejao et Caboclo. Eux qui se sont débarrassés des Mexicains si facilement en demi-finale (102-74).

Le Canada de RJ Barrett, Andrew Wiggins et Dwigth Powell ne faisait malheureusement pas le poids face à la République tchèque. Une grande déception pour l’armada canadienne. Malgré une fin de match exemplaire de la part des Nord-Américains pour rattraper leur retard, un Game Winner de Tomas Satoransky en prolongation vient mettre un terme à leurs espoirs olympiques. De l’autre côté, la Grèce de Kostas Antetokounmpo et du meneur Nick Calathes s’est débarrassée de la Turquie sans difficulté (81-63) et fera un redoutable adversaire pour les Tchèques.

Aux côtés de Goran Dragic, Luka Doncic a renfilé la tunique slovène. Luka Magic, phénoménal dans ce tournoi, n’aura pas une mince affaire puisque son groupe affrontera en finale la Lituanie et sa raquette de superstars Domantas Sabonis et Jonas Valanciunas, hôte de la compétition. En conférence de presse, le jeune prodige a d’ailleurs rappelé son amour pour son pays, affirmant qu’il préfèrerait une médaille d’or avec la Slovénie à un titre NBA.

Et dans l’ultime groupe, les Italiens du Warrior Nicolò Mannion devront affronter la nation favorite de sa poule, la Serbie. Le son collectif expérimenté du géant Boban Marjanovic, du génie Milos Teodosic et du shooter Nemanja Bjelica a toutes les armes pour se qualifier. Pour connaître les quatre derniers qualifiés, rendez-vous dimanche dans la soirée !

Teddy vous assist

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Pour l’équipe de France féminine, l’argent ne fait pas le bonheur.
Photo : FFBB / Bacot

Q : Pouvez-vous expliquer la défaite de la France à l’Euro ? — Katrina

R : Tu sais Katrina, les tirs au but ne sont jamais un exercice facile… Ah pardon, je me suis trompé de ballon ! Pour rappel, après un superbe parcours, l’équipe de France féminine — favorite de l’Eurobasket 2021 — s’est inclinée face à la Serbie en Finale ce dimanche. Une défaite d’autant plus surprenante puisque nos talentueuses bleues ont totalement déjoué cette rencontre, dès ses premiers instants. Alors, comment expliquer ce nouvel échec, cette cinquième finale consécutive de l’Euro perdue ? Il y a plusieurs facteurs pouvant nous aider à y voir plus clair.

Les Serbes, victorieuses des Espagnoles puis des Belges, n’ont pas eu peur un seul instant de l’armada de l’équipe de France. Elles ont cru en leur collectif bien huilé et en leurs excellentes lignes arrières. Dès le début de la rencontre, elles se sont décrochées des Françaises au score avec une dizaine de points qui a séparé les deux nations pendant la majorité de la rencontre. Cette défaite s’explique d’abord par une solide Serbie, championne d’Europe plus que méritante.

Pour autant, les Françaises avaient tout pour soulever le trophée dans cet Eurobasket. Une fois de plus, elles ont pêché dans la dernière ligne droite. D’abord, il est question d’un manque de mental à reconnaître une bonne fois pour toutes. Les leaders n’ont pas un seul instant porté l’équipe. Sandrine Gruda, prise à deux pas la défense serbe, a été très maladroite sur ses trop nombreux tirs mi-distance. L’intérieure trouvait difficilement des solutions pour ressortir le ballon et créer un décalage pour réussir les offensives bleues.

Le manque global d’agressivité de nos Françaises était alors trop handicapant pour chercher les paniers faciles et provoquer des fautes — pourtant si importantes en Finale. Les patronnes techniques balle en main, Marine Johannes et Gaby Williams sont justement visées dans mes propos. Se cacher dans le corner n’est jamais bon signe. Reculer lorsque l’on a le ballon non plus. Et ne pas le porter pour mener l’attaque est encore plus pénalisant. Ce bon vieux ballon, effectivement, a eu beaucoup de mal à circuler de manière fluide chez nos femmes. Difficile alors de trouver des shoots ouverts faciles et de s’appuyer sur un élan collectif pour remonter au score.

Un autre point que je me dois d’aborder traite des manquements et erreurs du coaching de l’EDF. L’entraîneuse Valérie Garnier et son staff sont également à blâmer dans cette défaite. L’effectif français possédait douze joueuses toute en capacité d’être intégrées dans le cinq majeur. Une rotation de privilégiés sur laquelle Valérie Garnier ne s’est pas assez appuyée. Les intérieures titulaires, Endy Miyem et Sandrine Gruda, sont passées à côté de leur rencontre. Pour autant, lorsque la coach a fait rentrer la jeune Alexia Chartereau et Héléna Ciak, les Bleues retrouvaient quelques couleurs. Mais leur utilisation a été trop limitée dans le temps.

Iliana Rupert, la pépite qui conquit déjà l’Europe et bientôt les USA, et Diandra Tchatchouang n’ont même pas eu une seule seconde de jeu pour exprimer leurs qualités. En se reposant sur les mêmes individus, jamais le momentum n’a pas véritablement changé de côté. Des regrets à avoir et une tristesse difficile à consoler après la rencontre, car l’argent ne fait pas le bonheur…

En tout cas Katrina, il faudra que nos Bleues se remobilisent rapidement et apprennent de cet échec. La campagne 2021 se poursuit très prochainement avec un duel France Espagne en match de préparation mi-juillet avant d’entamer une nouvelle compétition, cette fois-ci olympique, le 23 juillet. Malgré tous mes mots négatifs, je suis tout de même fier du parcours de nos tricolores bien que je les aurais préférées en or. Ce groupe est aussi complémentaire que talentueux et je leur souhaite d’aller le plus loin possible aux Jeux.

Q : Comment les Kings peuvent-ils débloquer leur projet pour devenir une équipe de Playoffs ? — Romain N.

R : Oubliés des discussions depuis la fin de la régulière, les Kings ont royalement loupé leur saison. Une de plus, une régularité dans la médiocrité, tout cela il faut cesser ! Mais il y a toujours des solutions pour relever la tête et (enfin) repartir du bon pied dès l’année prochaine.

Au cours d’une décennie d’échecs à la Draft, Sacramento a su choisir deux joueurs à fort potentiels sur lesquels il faut s’appuyer pour son avenir : De’Aaron Fox et Tyrese Haliburton. Les Kings doivent assurément les conserver. Si le second a réalisé une prometteuse année de rookie et devra à coup sûr être conservé les années à venir, le premier a — quant à lui — réellement step up cette saison. Cependant, l’ancien chevelu reste sur une note négative puisqu’il s’est éloigné du groupe en fin de saison. Il bénéficiera pourtant d’un énorme contrat garanti à 171 millions de dollars jusqu’en 2026.

Pour rendre son Franchise Player heureux de jouer encore sous le violet de Sacramento, il faudra néanmoins envisager quelques changements. En commençant pour l’arnaque Luke Walton au coaching. Le système du fils à papa ne prend pas chez les Kings. Plusieurs coachs se retrouvent déjà sur le marché cet été, une transition à ce poste était attendue du côté de Sacramento — et il n’est toujours pas trop tard.

Autre sujet à problème, le cas Marvin Bagley. Le deuxième choix de la merveilleuse Draft 2018 n’a pas été si désastreux que cela cette saison, jusqu’au moment où l’intérieur s’est blessé à la mi-mars. Retour à l’infirmerie pour celui qui avait été très longtemps écarté dès sa deuxième année NBA. Sujet à des critiques constantes par rapport au niveau que l’on attendait de lui, il serait intéressant d’explorer les offres de transfert pour le gamin.

Comme on l’a vu chez Knicks et les Suns, la roue peut très rapidement tourner en NBA. La rude concurrence à l’Ouest ne facilite pas la tâche aux Kings, mais qui sait ? En se relevant sacrément tôt la saison prochaine, les Californiens peuvent y croire.

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