C’est officiel ! À l’issue de sa magnifique saison, la pépite serbe décroche le trophée Maurice Podoloff qui récompense le Most Valuable Player ce la NBA. La plus haute distinction sur le plan individuel. Nikola Jokic devient ainsi le premier joueur de l’histoire des Nuggets de Denver et le troisième Européen à obtenir cette distinction. Sélectionné en 41e position à la Draft 2014, le pivot est également le joueur le plus bas drafté à se voir couronné de ce titre.

Photo : Matthew Stockman / AFP
Lors de cette régulière, le Joker a porté sa franchise à la troisième de la Conférence Ouest avec un bilan de 47 victoires pour 25 défaites. Nikola Jokic n’a pas manqué une seule rencontre durant cette campagne, preuve d’une incroyable régularité. Pour continuer avec les lauriers, Niko a noirci la feuille de stats à tous les étages : 26,5 points, 10,8 rebonds et 8,3 passes décisives par match, sans passer bien loin du club des 50/40/90 (50 % au tir, 40 % à trois points et 90 % aux lancers francs).
Le clown n’était pas là pour blaguer et les votants l’ont bien compris. Il a récolté 91 votes à la première place sur les 100 bulletins, faisant alors quasiment l’unanimité dans la sphère NBA. La deuxième place revient en toute logique à Joel Embiid et le podium se clôt avec Stephen Curry. Giannis Antetokounmpo, double tenant du titre, prend la quatrième position. Juste derrière lui, le meneur vétéran des Suns CP3 se classe cinquième.
De par son intelligence et son élégance balle en main, Nikola Jokic s’est fait une place de leader dans la NBA. Mais c’est lors de sa sixième saison dans la grande ligue que le géant a prouvé, grâce à ses énormes performances au scoring, qu’il était bien plus qu’un joueur d’une classe supérieure : Nikola Jokic est unique.
Rappelez-vous de ce match à Sacramento où l’homme a aligné 50 points, 12 passes décisives et 8 rebonds sur des Queens sans solution. Il y a aussi eu cette mixtape face à Memphis, où le Joker a joué un mauvais tour aux oursons (47 points, 15 rebonds, 8 passes) pour décrocher une courte victoire. Tu nous as fait rêver et nous te félicitions pour cette année. De toute manière, cette semaine, tout réussit à la Serbie… Pour autant, nous espérons égoïstement te voir moins en forme cet été à Tokyo !
La grande valse des coachs a débuté
Aussitôt éloignées de la course au titre NBA, certaines franchises se tournent déjà vers l’avenir et entament un premier travail de fond avant l’ouverture de la free agency début août. Et comme souvent après un échec, le changement passe par le remerciement de son entraîneur, pour ensuite s’attaquer au squelette de l’équipe.
Steve Clifford quitte le Magic après trois années en Floride et deux campagnes de Playoffs stoppées dès le premier tour. Orlando est sur le point d’enclencher sa reconstruction après avoir été très active à la dernière trade deadline. L’expérimenté dégarni laisse sa place à un nouveau prétendant, et celui-ci pourrait bien venir de l’Oregon. Terry Stotts intéresserait le Magic.
Le coach en chef des Trail Blazers n’est plus. Lui et la franchise ont mutuellement décidé de se séparer. Terry Stotts était arrivé en 2012 sur le banc de Portland. Son bilan reste assez mitigé. Si les Blazers peuvent se vanter d’avoir la plus longue série d’apparitions consécutives en Playoffs toujours en cours, le coach n’a jamais su mener son effectif plus haut qu’une maigre Finale de Conférence en 2019. Remplacer l’entraîneur était un choix quasiment obligatoire après une énième désillusion collective et malgré un Damian Lillard en grande forme.
Ce fidèle dernier aura justement un droit de regard sur la sélection du prochain coach. Parmi les candidats potentiels, on retrouve Chauncey Billups (ast. Clippers), Jeff Van Gundy ou encore Mike D’Antoni (ast. Nets). L’assistant des Lakers Jason Kidd a déjà annoncé que le projet ne l’intéressait pas, alors que Dame Dolla avait déclaré en début de semaine toute son envie de jouer sous les ordres du meneur All-Time.

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Mercredi, ce sont les Pacers qui ont dit au revoir à leur coach en chef Nate Bjorkgren après seulement un an passé dans l’Indiana. Une décision peu surprenante. L’entraîneur aurait rapidement perdu la confiance de son effectif. L’incident en plein match, en fin de régulière, entre Goga Bitadze et un homme du staff du coach prédisait ce scénario. Il n’a pas non plus convaincu l’organisation en terminant la saison par un bilan négatif, une première à Indianapolis depuis 2015, ainsi que par une élimination à la porte des Playoffs. La franchise se envisagerait, elle aussi, Terry Stotts pour succéder à Bjorkgren.
Plusieurs autres franchises pourraient suivre ce même chemin de la séparation. Luke Walton sera-t-il conservé aux Kings ? Frank Vogel serait-il remplacé par son second, Jason Kidd, aux Lakers ? Gregg Popovich reviendra-t-il pour une énième saison ? La piste est ouverte, elle n’attend plus que ses danseurs !
Scoring Gruda, le haut du panier français !
Lors de la dernière de préparation des Bleues avant l’Eurobasket féminin de juin, nos Françaises affrontaient la Suède au Palais des Sports de Mulhouse. L’occasion pour l’Équipe de France de remporter un nouveau match (71-51) et d’être sûre de ses forces pour une compétition où elles feront partie des favorites avec un effectif de très haut niveau.
Et dans ses rangs, l’EDF pourra compter sur la désormais meilleure marqueuse de l’histoire de la sélection féminine française. Ce samedi 5 juin, Sandrine Gruda est devenue la joueuse la plus prolifique au scoring des Bleues (2578 points) en dépassant Isabelle Fijalkowski (2567 points). À 33 ans et 197 sélections, l’intérieure au magnifique touché de loin comme de près ajoute une ligne de plus à son incroyable Palmarès. Sandrine « The Queen » Gruda !
Teddy vous assist
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Q : Doncic, Young, Booker, Tatum… est-ce qu’ils sont en train de détrôner l’ancienne génération et s’installent comme le présent de la ligue à leur place ? — Léo L.
R : Comme cela fait bizarre de voir de nouvelles têtes mener leur équipe pour la course au trophée Larry O’Brien. Tous ces joueurs que tu m’as cités sont effectivement les stars de cette post-season, ceux qui brisent des records au scoring, qui déjouent les plus grands favoris et s’imposent de plus en plus comme les prochains visages de notre ligue.
Dans cette liste de jeunes talents, tous ont déjà été All-Stars, mais tous n’avaient pas encore connu les joies d’une campagne de Playoffs. Trae Young et Devin Booker n’ont d’ailleurs pas eu besoin de beaucoup de temps pour être décisifs dans leur série respective. Quant à Doncic et Tatum, ils ont confirmé — chacun à leur manière — qu’il fallait compter déjà trop sur eux pour le futur malgré leur élimination dès ce premier acte.
Personnellement, après les Playoffs de 2020, je ne pensais pas que l’on allait se retrouver aussi subitement face à des louveteaux morts de faim et n’ayant peur de rien. Ils volent la vedette aux patrons de la ligue et pourraient même remporter des titres avant la génération arrivée lors de la première moitié des années 2010. Certes, l’ère LeBron, Curry, Westbrook ou encore Butler a pris un coup dans la jugulaire cette saison, mais d’autres gars — encore en Playoffs — se voient également éclipsés des projecteurs.
Les Giannis, Embiid, Kyrie ou Jokic sont bien là, favoris pour reprendre le premier plan sur l’affiche NBA, et pourtant ! Encore dans leur prime, le temps leur est compté pour décrocher le premier sésame. Ces derniers joueurs devaient être la transition parfaite lorsque les précédentes étoiles de la ligue fileront à la retraite. Cependant, ils sont rejoints par la dernière génération monstres des parquets, un imprévu qui ravit tous les fans NBA !
Ces jeunes, mon cher Léo, sont bien le présent de la ligue. Celle-ci voit arriver de plus en plus de talents, confiants de leurs forces. Leurs performances, à leur jeune âge, incitent davantage à l’étonnement et à la hype. De là à dire qu’ils détrônent les monarques de la NBA, c’est peut-être un peu fort. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils entament une sacrée révolution !
Q : Un scénario de transfert crédible pour Kristaps Porzingis ? — Alice D.
R : La question qui fâche. Les Mavericks n’étaient pas encore sortis des Playoffs que l’on parlait déjà de l’avenir de la franchise et des solutions pour mieux entourer leur magicien Luka Doncic. Et la première bête ciblée dans ce ménage d’été est une licorne à la crinière dorée. Kristaps Porzingis n’a pas calmé les énormes doutes qui planaient sur lui. Le Letton n’a pas été à la hauteur des attentes — et de son salaire — sur ces Playoffs face aux Clippers. Dès que la bande à Tyronn Lue s’est ajustée en cours de série, le pivot « extérieur » a rendu une copie médiocre.
Lors du cinquième match, remporté par le Doncic Basket Club, Porzingis n’a inscrit que huit points pour six rebonds en trente minutes de jeu. Le match suivant, l’homme de 2,21 m n’a pas fait mieux dans la défaite des siens : 7 points et 5 rebonds en 31 minutes. Pour finir sur sa belle lancée, le Letton s’est — un peu — réveillé au Game 7 en marquant 16 points, mais aucun de loin (0/5 à 3pts). Et pourtant, c’est derrière l’arc que Kristaps passe le plus clair de son temps. Être large offensivement, la licorne aime cela. Elle n’a d’ailleurs pris que sept rebonds offensifs sur toute la série alors que son coéquipier dans la raquette, Marjanovic, en a capté six simplement sur le Game 7. En voilà un bon lieutenant !
La problématique Porzingis est clairement une des priorités à gérer pour Donnie Nelson et son front office. Entre ses soucis de blessures à répétition et son apport négatif quand il pose le pied sur le parquet, le calvaire a assez duré. Car même si nous n’en sommes normalement qu’aux prémices de l’ère Luka au Texas, le bijou slovène n’attendra pas bien longtemps avant que son management agisse là où ça fait mal. La seconde sortie au premier tour des Mavs après une régulière poussive et en deçà des attentes est la conséquence directe d’une mauvaise intersaison 2020.
Quelques mois après ces choix, les dirigeants texans ne devront pas refaire les mêmes erreurs. Tenter le trade de Kristaps est, pour moi, la priorité. Pour autant, cela signifierait aller sonner aux portes de naïves franchises et de les arnaquer en leur vendant le potentiel ultime de l’intérieur « à 100 M$ sur trois ans ». Pour ma part, il sera très complexe de négocier avec une équipe pour échanger cette licorne aux pattes cassées qui pourrait s’offrir une Player Option à 36 M$ en 2023-24.
Alice, je ne sais donc pas si des scénarios seraient crédibles, mais je vais tenter une transaction qui apporterait aux Mavericks ce qu’ils devraient chercher cet été. Pour suppléer Doncic à la mène, Dallas doit ajouter un second playmaker et du shoot à ses côtés. Plusieurs joueurs seraient libres à ce poste. Je pense à Kyle Lowry ou possiblement à son ami Goran Dragic, mais je vais te donner un autre nom : celui de Kemba Walker.
Les envies de séparation entre le Texas Ranger et les Celtics seraient mutuelles. Le meneur est un banquier tout aussi émérite que le letton puisqu’il percevra quasiment 74 M$ les deux prochaines années s’il s’octroie sa Player Option. Chez les Celtes, il manque un alternant pivot pour leur raquette. Kristaps Porzingis n’est peut-être pas le meilleur candidat pour la franchise du Massachusetts, mais il apporterait — c’est certain — de la verticalité, mais aussi du shoot pour une équipe en perte de vitesse.
Bon, j’essaie de trouver le positif pour ces deux équipes, mais cela m’est difficile. Bien que je veuille y croire, ces deux joueurs sont totalement surpayés et ne voudront jamais abandonner leurs salaires astronomiques de Franchise Player. Si ce trade se réalise, il entraînera de nombreux changements pour les effectifs et c’est sûrement là le point positif à tout cela. Une transaction qui ne changerait pas grand-chose sur le plan financier pour les deux camps, mais qui permettrait tout de même de tourner la page.
Justement, si les Mavs ont bien la problématique « Unicorn » à gérer, ils peuvent s’appuyer sur leur cap salarial prochainement très large puisque de nombreux joueurs, dont Tim Hardaway Jr., sont arrivés en fin de contrat. Dallas aura de quoi faire et pourra très bien attirer de gros poissons avec comme principal atout d’être une franchise stable coachée par Rick Carlisle et menée par Luka Doncic. En voilà une belle promesse. En tout cas, avant d’attirer de beaux étalons dans l’écurie Mavs, il faudrait d’abord se débarrasser du vieil âne coincé dans le corner de l’enclos.