L’heure du pop corn, EDF, NBA Awards — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Préparez les pop-corn bien salés (ou sucrés), la saison NBA va enfin commencer !

Les seize fauves de la ligue sont désormais connus et viennent d’entrer dans l’arène de la postseason. Le Play-in — dont on reparlera dans Teddy vous assist — nous a mis l’eau de LakeShow à la bouche.

Pour l’intronisation de Kobe Bryant, Michael Jordan (son idole) et Vanessa Bryant (sa femme) sont montés sur scène le temps d’un discours particulièrement émouvant. Photo : Maddie Meyer / Getty Images

Les Warriors, doubles perdants dans des confrontations à grand suspens, ne participeront malheureusement pas à la fête. Tout comme les Spurs, tombés eux aussi face aux Grizzlies de Ja Morant et d’une bête féroce lituanienne nommée Jonas Valanciunas.

À l’Est, les Hornets, puis les Pacers ne se sont pas qualifiés pour les Playoffs. Indiana, qui avait largement vaincu les jeunes de Charlotte, a dû affronter des Wizards revanchards et déterminés à décrocher leur ticket pour la postseason.

Pour ces Playoffs, plusieurs équipes auront le privilège de disputer la compétition avec bien plus de supporters dans les tribunes que pendant la régulière. Les Knicks, par exemple, ouvriront le Madison Square Garden à une jauge maximale de 15 000 spectateurs dès leur entrée et « grand retour » en Playoffs.

Nous arrivons donc enfin à la partie la plus croustillante de l’année, là où tout va se décider pour le présent et l’avenir des franchises. Il y a aura des déceptions, car oui, aux dernières nouvelles, les règles n’ont pas changé et une seule équipe sera récompensée. Continuité ou effondrement, régularité ou choke… Comme chaque année, impossible de savoir ce qui nous attend. Verrons-nous de grandes émotions et du spectacle, des tirs clutchs et des débâcles ? Peut-être aussi.

Conseil pour ceux qui font l’expérience de leur première campagne : mouillez-vous bien la nuque, car cette édition promet de sacrés rebondissements. La course est aussi ouverte que la porte de la chambre d’hôtel de Wilt Chamberlain. Ce qui annonce alors de jolies gâteries pour tous les fans.

Les premiers matchs nous ont d’ores et déjà surpris. Entre la victoire des Mavericks, le sang-froid de Khris Middleton et deux duels de chocs, la NBA nous ravit day one. Et bien sûr, comptez sur nous pour suivre l’aventure !

Les bleus pour les JO sont connus : leurs adversaires voient rouge

Jeudi soir, le sélectionneur de l’équipe de France Vincent Collet annonçait sur le plateau de Tout le sport (France 3) sa liste élargie des joueurs qu’il convoque pour les Jeux Olympiques de Tokyo.

Les douze joueurs principaux sélectionnés sont les suivants : Andrew Albicy, Nicolas Batum, Nando De Colo, Moustapha Fall, Evan Fournier, Rudy Gobert, Thomas Heurtel, Timothé Luwawu-Cabarrot, Amath M’Baye, Frank Ntilikina, Vincent Poirier et Guerschon Yabusele. Quatre joueurs complètent cette sélection et accompagneront les douze dans leur préparation. Il s’agit de l’ailier des Bucks Axel Toupane, l’arrière de Nanterre Isaia Cordinier, William Howard et le costaud monégasque Mathias Lessort.

L’effectif présenté par Vincent Collet rappelle fortement les joueurs amenés lors de la campagne précédente en Chine. L’Équipe de France se basera alors sur une solide continuité après sa 3e place au mondial et sa victoire face à Team USA. Une sélection que nos Bleus retrouveront au sein de leur poule aux JO.

Quelques absents sont à noter dans cette liste, l’ailier fort Adrien Moerman ne fait pas partie des heureux élus. Vincent Collet souhaitera certainement s’appuyer sur un Batum décalé au poste 4, permettant d’évoluer en small ball sur certaines phases de jeu. Difficile donc d’offrir une nouvelle place à un joueur intérieur.

L’espoir du basket français, Théo Maledon, ne figure pas non plus dans cette liste. Une décision du joueur qui entreprendra cet été un « programme de développement en vue de la saison prochaine » avec sa franchise d’OKC. Le refus du jeune meneur shooter de porter le maillot de son pays ne va en aucun cas entacher la dynamique d’un groupe France de polyvalents et volontaires guerriers.

Thomas Heurtel, qui avait d’ailleurs fait son retour en EDF début 2021 pour apporter tout son génie lors des matchs de qualifications à l’Eurobasket, sera également présent. Il est une des grandes satisfactions de cette liste. L’expérience est présente, le talent également, la France peut rêver grand 21 ans après sa dernière médaille aux Jeux Olympiques.

Et les nominés sont…

La régulière maintenant terminée, les finalistes pour les six distinctions individuelles de la saison ont été révélés.

Pour le trophée de Rookie de l’année, Tyrese Haliburton s’ajoute aux deux grands favoris pour le titre, le loup Anthony Edwards et le frelon LaMelo Ball.

Dans la course à la meilleure progression de l’année (MIP), le New-Yorkais Julius Randle se voit accompagné par Jerami Grant, auteur d’un beau début de saison, et de Michael Porter Jr, étincelant avec les Nuggets après la blessure de Jamal Murray. Jaylen Brown ne fait donc pas partie des sélectionnés, à la surprise générale.

Chez le trophée du Sixième homme de l’année, deux joueurs du Jazz se battent pour cette même récompense : Jordan Clarkson et Joe Ingles. L’ex-MVP Derrick Rose les rejoint pour prétendre au trophée.

Les précédents sortaient du banc, les suivants y restent et le dirigent. Le Coach de l’année reviendra cette saison à un de ses trois hommes : le chef d’orchestre de l’Utah Quin Snyder, le révolutionnaire défensif des Knicks Tom Thibodeau et le l’entraîneur des Suns Monty Williams.

Parlons défense, parlons France. Le DPOY, trophée récompensant le meilleur défenseur de l’année, sera intercepté par un des trois joueurs suivants : notre Rudy Gobert national, déjà deux fois lauréat, le DPOY 2017 Draymond Green et le Sixer Ben Simmons.

Et enfin, les nominés pour l’award du meilleur acteur sont Stephen Curry dans « Aliens, le retour », Nikola Jokic dans « Joker » et Joel Embiid dans « Les petits mouchoirs ». Des personnages qui ont évolué dans des scénarios bien différents, mais qui ne volent pas leur place de finalistes. Reste à savoir qui de ces candidats soulèvera la statuette dorée tant convoitée…

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Teddy vous assist

Nouveauté de la saison, le Play-in a fait sensation auprès des fans américains. Photo : Adam Pantozzi / NBAE via Getty Images

Vos questions, nos réponses. Chaque semaine, nous répondons aux questions que vous nous avez envoyées par mail ou sur nos réseaux sociaux. Pour nous faire parvenir vos questions, envoyez un mail à contact@lanalyste.fr

Q : Le Play-in restera-t-il les saisons suivantes même si c’est un échec cette saison ? — Léon B.

R : Très contesté depuis sa mise en place, le Play-in 2021 n’a rien d’un échec. Les dernières semaines de la saison régulière n’ont jamais été aussi palpitantes à suivre, puisque même les équipes classées cinquièmes de leur conférence n’étaient pas assurées de participer aux Playoffs. Pour ce qui est du Play-in en lui-même, le système a ses failles et sera à l’avenir certainement retravaillé, mais il est clair qu’il agite les foules.

D’un point de vue marketing, cher aux dirigeants de la ligue, c’est une véritable victoire. Avec plus de 1,4 million de téléspectateurs sur TNT pour un Pacers-Hornets suivis de 2,5 millions de passionnés pour la rencontre qui opposés les Wizards à Jayson Tatum sur la même chaîne, les audiences records confirment la pertinence de ce tournoi préliminaire. Et ne parlons pas des 5,6 millions de foyers américains branchés sur le match Lakers-Warriors.

Car, quoi qu’on en pense en France, aux États-Unis, la NBA n’amène plus autant de consommateurs devant leur télévision qu’auparavant. Ces confrontations en un match gagnant sont un vrai coup de boost avant de débuter les Playoffs et rappelle ainsi la hype que suscitent d’autres compétions majeures telles la March Madness ou les phases finales de NFL.

Sur le plan sportif, des affrontements d’une aussi haute intensité avec ce Lakers — Warriors est un privilège que seul le Play-in a réussi à nous offrir cette année. Match le plus regardé de 2021, le niveau de jeu et les ajustements réalisés durant cette rencontre avaient tout l’air d’un Game 7 de Finales NBA.

Le Play-in — quoi qu’en disent les conservateurs « ouin ouin » pleurant à l’injustice — est alors autant un atout marketing pour la NBA — et c’est tant mieux — qu’une création incroyable pour tous les amoureux du Basketball. Les réfractaires ont d’ailleurs pu changer d’avis en voyant les six matchs proposés lors de ce tournoi. Ceux déjà convaincus ont, très certainement, apprécié le spectacle.

Les défauts du Play-in pèsent moins forts dans la balance que ces aspects novateurs et positifs pour la compétition. Je ne suis pas dans les instances décisionnaires de la ligue, néanmoins je pense — ou j’espère — sincèrement que le Play-in se tiendra de nouveau dès la saison prochaine.

Q : Peut-on qualifier le Jazz et les Suns d’« équipes de saison régulière » ? — Raph

R : Les propos sont sévères, voire insultants pour ces franchises, mais avant d’entamer ces Playoffs, les deux meilleurs bilans de la ligue n’apparaissent en aucun cas favoris pour le titre. Pire encore, on leur prévoit des éliminations très tôt dans cette postseason.

Chaque année, des équipes font les beaux jours de la régulière, surprennent par le jeu collectif déployé, mais ne confirment pas lorsqu’il faut affronter des effectifs parés pour les Playoffs sur une série au meilleur des sept matchs.

Pour autant, porter un jugement arrêté dès maintenant sur les Suns, qui ont réalisé une incroyable saison après une décennie dans les fins fonds du classement, n’est pas raisonnable. De même, le Jazz s’est relevé de plusieurs désillusions en 2020 pour devenir l’équipe la plus attrayante du début de régulière. Après le All-Star Game, Utah se savait davantage attendu, mais malgré cela et la blessure de Donovan Mitchell, ses joueurs ont gardé leur première place.

Les excellentes régulières des deux équipes les ont, c’est sûr, préparées au mieux pour l’entame des Playoffs. Comme toute bonne franchise visant le titre, chaque joueur connaît son rôle. La composition des effectifs est bien équilibrée et est capable de répondre présente physiquement aux duels l’Ouest.

Alors oui, mon cher Raph, on en a vu un paquet d’équipes de ce type. Elles arrivent en confiance là où l’on ne les attendait pas, drivées par de futurs Coach of the Year, puis échouent face à des All-Stars se réveillant tout juste au moment où les rencontres comptent enfin — coucou LeBron. Tout comme les Grizzlies du Grit and Grind, les Blazers ou les Nuggets de ces dernières années, les Suns de 2021 et le Jazz de l’ère Spida-Gobzilla côtoient trop souvent l’injustice des petits marchés NBA (encore une fois, coucou LeBron). Pour ne citer qu’eux, les Clippers et Lakers de ces deux dernières années n’ont pas besoin d’exceller en régulière, ils ont d’ores et déjà dans les favoris de l’Ouest.

Pour ma part, qualifier donc de la sorte les Suns et le Jazz n’est pas possible, puisqu’ils souhaitent évidemment devenir les futurs champions. Finalement, plutôt que de dire qu’il existe des « équipes de saison régulière », je dirais au contraire qu’il existe bien des franchises qui ne sont bonnes qu’à une seule chose : remporter le titre en déroulant tranquillement la régulière. Et je les définirais elles comme des « équipes de Playoffs ».

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