Cérémonie Hall Time, le moral dans les Massachausettes, Basketball Africa League et Basket Landes — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Une cérémonie Hall Time

On le savait, l’édition 2021 du Hall of Fame allait nous offrir l’une des plus prestigieuses classes de lauréats, mais également se montrer très riche en émotions. Célébrant les légendes de notre sport, l’événement a rendu un sublime hommage à Kobe Bean Bryant, disparu en janvier 2020 et intronisé cette année au Panthéon du basket.

Pour l’intronisation de Kobe Bryant, Michael Jordan (son idole) et Vanessa Bryant (sa femme) sont montés sur scène le temps d’un discours particulièrement émouvant. Photo : Maddie Meyer / Getty Images

Vendredi, les acteurs récompensés ont reçu leur magnifique — mais pas facile à porter — veste de Hall of Famer. Un premier moment émouvant puisque c’est l’aînée du Black Mamba, sa fille Natalia, qui a enfilé la parure orange, posant fièrement avec sa mère Vanessa. Le lendemain, c’est cette dernière qui a justement pris la parole lors du discours d’intronisation de son mari.

Accompagnée sur scène par l’idole de Kobe, un Michael Jordan très gentleman, Vanessa Bryant a réalisé une allocution pleine de courage, de remerciements et de souvenirs de la carrière du quintuple champion NBA. Parfois au bord des larmes, parfois ne cachant pas son sourire, Vanessa Bryant a su — pour une fois — faire l’éloge « en public » du père de ses quatre filles, de l’éternel Kobe Bryant. « Il m’a dit un jour : “Si tu dois parier sur quelqu’un, parie sur toi-même”. Je suis heureuse que tu aies parié sur toi-même, car tu as excellé. Tu es l’un des plus grands de tous les temps », a-t-elle conclu.

L’immense célébration du Laker n’a pas éclipsé celles des autres intronisés, toutes aussi touchantes. Le Naismith Hall of Fame accueillait également deux autres MVPs et champions NBA qui ont — avec Kobe — grandement marqué la décennie 2000’s : Kevin Garnett et Tim Duncan. Ces deux adversaires des raquettes ont évidemment eu quelques mots pour le regretté Bryant et ont su ressasser les moments de leur carrière, avec quelques regrets pour le Big Ticket. Le Spur n’a pas manqué — avec humour, émotion, mais surtout avec sincérité — de remercier « Coach Pop » pour tout ce qu’il a fait pour lui.

Tamika Catchings, quatre fois médaille d’or aux Jeux olympiques, superstar déterminée en WNBA et amie d’enfance de Kobe en Italie, a elle aussi été intronisée samedi au Connecticut. Elle nous a gratifiés d’un discours poignant, des paroles qui ne seront pas oubliées : « Le basketball m’a choisi, un garçon manqué maladroit, efflanqué, introverti, né avec une déficience auditive, un trouble de la parole et une volonté de surmonter les obstacles, de rêver grand et de changer le monde. »

Autre grand nom qui a eu le droit à cette distinction : un double champion NBA sur le banc des Rockets des années 90 et un champion olympique avec Team USA à Sydney, l’ancien entraîneur Rudy Tomjanovich. N’oublions pas non plus Kim Mulkey, Barbara Stevens et Eddie Sutton, légendaires coaches de NCAA, ainsi que l’ancien secrétaire général de la FIBA Patrick Baumann.

Comme le veut la tradition, le lendemain de la cérémonie du Hall of Fame, la classe de l’année suivante a été officialisée. La classe 2021 pourra elle-aussi compter sur un casting 5 étoiles.

Ben Wallace, Chris Webber et Toni Kukoc entreront enfin dans ce Panthéon. Chris Bosh et Paul Pierce, qui pouvaient espérer être choisis dès leur première année de candidature, les accompagneront. Deux championnes WNBA, Yolanda Griffith et Lauren Jackson, seront également intronisées, tout comme les coaches Bill Russell, Jay Wright (NCAA) et Rick Adelman.

Le moral dans les Massachausettes

La triste nouvelle est tombée en début de semaine. Le néo All-Star et co-leader en puissance de Boston Jaylen Brown sera absent pour le restant de la saison. L’intellectuel celte a été opéré pour soigner une blessure au ligament du poignet gauche. Une énième déconvenue dans la saison des Celtics, qui peuvent s’attendre à une courte postseason.

Boston a chuté à la septième place de sa conférence, tandis que les Hawks, les Knicks et le Heat ont assuré leur qualification en Playoffs. Les irréguliers Celtics disputeront donc le Play-In, peut-être la dernière étape de l’une des pires saisons sous Brad Stevens. Avec un bilan de 50 % de victoires seulement et des joueurs cadres soit trop jeunes, soit en deçà des attentes, l’avenir proche des Celtes est aussi trouble que la vision d’un Irlandais après trois mousses.

Boston pourrait passer ce Play-In et se confronter à un des ogres de l’Est, synonyme alors de probable élimination directe. Les verts pourraient aussi perdre leurs deux matchs — face aux Wizards, puis aux Pacers ou aux Hornets — et tirer une croix sur les Playoffs, avec un lottery pick en guise de lot de consolation. En tout cas, Danny Ainge devra faire quelque chose cet été pour effacer les échecs des saisons passées.

Une nouvelle compétition de panier-ballon ? C’est de la BAL !

La ligue professionnelle africaine de Basketball — dont la création a été officialisée il y a déjà plus de deux ans, lors du All Star Game 2019 de Charlotte — la démarre enfin son aventure à Kigali, capitale du Rwanda, pour sa saison inaugurale. Son lancement était initialement prévu dès 2020, mais avait été repoussé en raison de la crise sanitaire.

Arrivé aux Patriots du Rwanda, J. Cole est devenu l’attraction principale de la nouvelle Basketball Africa League. Photo : Nicole Sweet / BAL via Getty Images

La Basketball Africa League (BAL) compte douze équipes du continent tout entier pour ses débuts et organise sa compétition en trois groupes qui s’affronteront tous dans la même ville. Chaque équipe représentant à chaque fois un pays différent d’Afrique. Le projet, pensé et accompagné par la NBA et la FIBA, observera sa première saison entre le 16 mai jusqu’au 30 mai.

Cette semaine, la hype a encore grandi à l’arrivée du rappeur multicasquette J. Cole dans l’équipe des Patriots du Rwanda. Pour son premier match, le basketteur aux nombreux disques de platine a marqué 3 points dans la large victoire de son équipe sur les Rivers Hoopers du Nigéria (83-60).

Les joueuses de Basket Landes championnes de notre pays !

La saison de la ligue féminine 1 a livré sa dernière danse cette semaine avec un Final Four haletant et des résultats surprenants. La bataille au trophée de championne de France s’est tenue à Bourges, puisque le Tango Basket avait terminé premier du championnat cette année. Avec l’ASVEL, deuxième au classement et tenante du titre en 2019, les deux équipes étaient les grandes favorites. Et pourtant, elles sont toutes deux tombées en demi-finales ce jeudi. Les Lyonnaises ont perdu au bout du suspens contre le Basket Landes de Céline Dumerc (77 -73).

À 38 ans, la meneuse emblématique a accédé, aux côtés d’une autre ex-internationale française, Valériane Vukosavljević, à une énième finale dans son incroyable carrière. Et celle-ci s’est tenue contre l’équipe en forme du moment dans l’hexagone, le Basket Lattes-Montpellier. Déjà vainqueurs de la Coupe de France en avril dernier face aux Ardennaises des Flammes Carolo, Julie Allemand et ses coéquipières n’ont pas tremblé face à l’ogre Bourges. Iliana Rupert, Laëtitia Guapo ou encore l’intérieure Isabelle Yacoubou, auteure d’une belle partie, se sont inclinées dans les derniers instants du match après un contre fracassant suivi d’un mouvement offensif de haut niveau des Montpelliéraines. Le shoot décisif Myisha Hines-Allen (30 points, 11 rebonds) à deux secondes du terme a alors permis aux siennes de l’emporter (73-72).

Samedi 15 mai : jour de finale et jour de sacre pour la reine du Basketball féminin français. Après une première période très serrée, conclue sur le score de 29-29, le collectif landais a pris le large dès la sortie des vestiaires. Montpellier n’a pas démérité pour autant et a réalisé une belle remontée dans le dernier quart-temps. Malheureusement, celle-ci fut insuffisante face aux joueuses de Julie Barennes. Grâce à son étincelante réussite à trois points, l’équipe de Basket Landes s’est imposée 72 à 62, offrant ainsi le premier titre de champion de France au club.

À lire : Premier titre pour Basket Landes

L’éternelle Céline Dumerc marque de nouveau de sa patte gauche l’histoire de notre sport, elle qui compte désormais sept titres de championne de France. À 38 ans et encore indécise sur sa poursuite de carrière, la braqueuse n’a pas volé ce prestigieux trophée, on peut vous l’assurer.

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Teddy vous assist

Gagner un titre n’est pas donné à n’importe quel joueur, aussi talentueux soit-il. Il existe de nombreux « monstres sans bague » dans l’histoire de la NBA. Photo : Jeff Haynes / NBAE via Getty Image

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Q : Le record de triple-double sera-t-il à nouveau battu un jour ? — Thomas A.

R : Le record des 181 triples-doubles en carrière détenu par Oscar Robertson est tombé mardi dernier. Son nouveau propriétaire Russell Westbrook, roi du triple-double, n’a pas l’intention de le lâcher de sitôt. Cet exploit — que l’on avait présenté dans notre précédente Newsletter — rappelle le joueur unique et immense qu’est le Brodie dans l’histoire de la NBA.

À seulement 32 ans, Westbrook a dépassé la marque de Big O et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Car, même en fin de carrière, la bête Russell pourra aisément grappiller du rebond, effectuer des passes décisives et se montrer efficace au scoring, peut-être sans afficher du 22-12-12, mais plutôt des réguliers 15-10-10. En tout cas, ses performances sont tellement stratosphériques qu’il est difficile d’imaginer le contraire pour l’athlète.

Pour ce qui est question d’être battu à l’avenir, impossible d’imaginer le record Westbrook égalé dans un futur proche. Certes, le palier des 181 TD de Robertson pourra éventuellement être franchi par des spécialistes de la polyvalence statistique d’ici quelques années. Je pense à Luka Doncic, qui en est déjà à 34 en trois saisons, Nikola Jokic, qui en compile 56 à 26 ans, et sûrement à d’autres spécimens dans le futur capables d’impacter tus les secteurs du jeu.

Pour autant, réaliser le même nombre de TD que Russell Westbrook une fois sa carrière terminée fait partie des records qui mettront du temps à être battu. Russell a réussi à dépasser ce record quasiment cinquante ans après que celui-ci fut établi, alors il faudra être patient pour le revoir tomber.

Effectivement, le jeu évolue et la période que l’on observe aujourd’hui tend à favoriser l’attaque, entraînant ainsi la montée des lignes statistiques. Les postes occupés par les joueurs évoluent également, alors que les profils athlétiques se multiplient. Les joueurs des lignes arrières n’ont plus de difficultés à capter des rebonds. Les intérieurs, à qui on demande de jouer plus large qu’auparavant, se muent en de véritables passeurs, à l’image de Nikola Jokic, Draymond Green, ou encore Domantas Sabonis.

S’il n’a jamais aussi « facile » de réaliser des triples-doubles qu’en 2021 — saison qui a explosé tous les records —, aller chercher le maître en la matière révèle néanmoins d’un effort et d’une régularité considérables. Russell Westbrook n’est pas devenu « Monsieur Triple-Double » en un jour. D’ailleurs, il avait comptabilisé lors de ses six premières saisons dans la grande ligue un total de six triples-doubles seulement. Qui sait ? Son successeur est peut-être déjà sur les parquets NBA ou bien, comme pour Oscar Robertson lorsqu’il jouait, il n’est peut-être pas encore né.

Cela étant, ce qu’a accompli Westbrook est historique. Comprendre et digérer ce record sera extrêmement un long processus, c’est certain. Nous manquons encore de recul. Vivre à l’époque de Russell sur les terrains est une chance pour chaque fan, alors profitons-en pour saluer la performance et féliciter l’homme, le basketteur, ou l’extraterrestre.

Q : Quel est le joueur que vous aimeriez voir gagner un titre avant la fin de sa carrière ? — Alexis P.

R : Spoiler Alert, avec les plus de 400 joueurs que comptent la NBA, je ne m’apprête pas à sélectionner qu’un gars. Eh oui mon cher Alexis, je ne respecterai pas l’intitulé de ta question, autant que Paul Pierce ne se respecte pas lui-même. Celle-ci était purement gratuite. Bon, commençons.

Allons, enfants de la Patrie ! Je veux voir Nicolas, Evan et Rudy être bagués ! Le cœur bleu, blanc, rouge — en particulier les deux derniers, épicurien que je suis — me contraint à choisir sans hésiter ces trois coquelets. Peu importe dans quelle équipe ils sont ou seront, le fait de simplement les imaginer champions NBA me rend très heureux. Nic Batum jouant les hommes à tout faire en Finales NBA, c’est à m’injecter en intraveineuse. Vavan soulevant le Larry O’Brien, criant sa victoire devant les caméras du monde entier avec toute l’émotion qu’on lui connaît, en intraveineuse également. Gobzilla en pleine parade du titre avec du champagne plein le gosier, recevant ainsi toute la reconnaissance qu’on lui doit. Réanimez-moi, je veux voir cela !

Voilà, l’instant patriotique est terminé. Parlons maintenant de deux gars qui sont plus proches du départ à la retraite que de leur arrivée en NBA. Dans le premier cas, je ne vais pas y m’attarder trop longtemps, puisqu’on cause pas mal de lui ces temps-ci. C’est mon poto Russell Westbrook. Son aventure dans la ligue a tout d’une histoire qui se finit sans un précieux bijou au final. Cela irait bien avec son image d’ailleurs. Un monstre sans bague qui avait tout pour atteindre les sommets d’un point de vue collectif et que l’on retiendra finalement surtout pour ses exploits individuels. Pour autant, qu’est-ce que j’espère au fond de moi que Russell Westbrook me fera mentir ! Complètement amoureux de cet être dérangé, je peux vous assurer que ce sera soit la NBA, soit moi qui lui mettra la bague au doigt.

Le second, c’est certainement le premier joueur qui m’est venu en tête lorsque j’ai lu ta question. Plus les saisons passent et plus je souhaite à ce meneur de recevoir le Graal dans sa fin de parcours. Partout où il passe, Chris Paul régale. L’époque de La Nouvelle-Orléans est lointaine, mais déjà là-bas le métronome des parquets flamboyait dans les hauteurs de la NBA. Aux Clippers, il a été le principal artisan de Lob City, faisant naître la première ère de hype chez les éternels seconds de LA. Ses courts passages aux Rockets et au Thunder ont de nouveau prouvé ses atouts dans un collectif.

Aux Suns enfin, il accomplit ce que personne depuis Steve Nash n’avait réussi à faire à Phoenix. Hisser la franchise dans les meilleures équipes de la ligue, avec un jeu bien léché, à l’image du playmaker gestionnaire qu’il est sur les parquets. CP3 a réalisé la totalité de sa carrière à l’Ouest, dans une conférence à forte concurrence où le choke fait partie du quotidien de nombreuses équipes. Mais à 36 ans, il ne reste plus beaucoup de temps au Point God pour se doter d’un anneau tant mérité.

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