La déception des Nuggets, Monaco en Euroleague, les adieux d’Aldridge — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Denver freiné dans son ascension

Depuis plusieurs semaines, les Nuggets brillent et enchaînent les succès. Lors du mois de mars, l’équipe de Mike Malone a connu une belle remontée et se classe aujourd’hui quatrième de sa conférence à un mois des Playoffs. Actif lors de la deadline, Denver a étoffé son effectif avec les ajouts d’Aaron Gordon et Javale McGee. De quoi bien se préparer au combat physique qui les attend en postseason. Et alors que la fin de la régulière s’annonçait pleine d’espoir pour la suite, le super lieutenant Jamal Murray est sévèrement sorti sur blessure lors de la défaite face aux Warriors mardi dernier.

Privés de leur meneur, les Nuggets devront revoir leurs attentes à la baisse cette année. Photo : AAron Ontiveroz / The Denver Post

Le verdict est tombé quelques heures après : rupture des ligaments croisés au genou droit, tu connais… Une terrible nouvelle qui signe donc l’arrêt de sa saison, pour lui qui sortait tout juste de convalescence suite à une douleur au niveau de ce même genou.

Sans le scorer fou des derniers Playoffs, ce n’est plus le même sommet que peuvent espérer atteindre les Nuggets. Oui, ils ont toujours un effectif complet et embêtant pour bon nombre d’adversaires, mais le manque de leur combo-guard saura rapidement se faire ressentir.

Les Nuggets devront plus que jamais s’appuyer sur un candidat MVP qui ne déçoit pas cette saison. Nikola Jokic, auteur d’une saison à 26,4 points de moyenne — soit presque sept de plus que l’année passée —, porte la montagne de Denver sur son dos. Il est bien aidé par une équipe qui se connaît et évolue de mieux en mieux collectivement.

Pour autant, avec la longue absence annoncée de Murray, certains cadres devront suppléer l’intérieur serbe. Et s’il y en a bien un à qui cela doit profiter, c’est le talentueux Michael Porter Jr. Cette saison, il compile 17,7 points pour 7,7 rebonds, avec des pourcentages très propres. Il doit alors poursuivre sur sa franche montée en puissance pour changer les idées à une franchise dans la déprime.

Monaco embarque pour l’Euroleague

Le club du rocher est sur son petit nuage ! Monaco s’est qualifié la semaine dernière pour la finale de l’Eurocoupe après son double succès face aux Espagnols de Gran Canaria. Vainqueurs à domicile 82-77, les joueurs de Zvezdan Mitrovic sont allés s’imposer sur le parquet adverse grâce à un tir au buzzer de l’arrière Rob Gray (76-74).

Pour les moins aguerris, l’Eurocoupe est la deuxième compétition européenne (C2), derrière la fameuse Turkish Airlines EuroLeague. Les Monégasques disputeront cette finale au meilleur des trois matchs face à l’Unics Kazan entre le 27 avril et le 2 mai.

Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Monaco participera la saison prochaine à la prestigieuse EuroLeague ! Lundi dernier, Damian Inglis, Matthias Lessort et consorts attendaient une victoire du Zenith Saint-Pétersbourg contre le Panathinaikos en Euroleague pour leur offrir d’office la qualif ». Et c’est chose faite ! Monaco connaîtra pour la première fois de son histoire la C1 et rejoint leurs rivaux de Jeep Élite, l’ASVEL, dans cette aventure inespérée il y a encore quelques années !

Pour rappel, la Roca Team était encore en Nationale 1 masculine il y a sept saisons de cela. Monaco, racheté en 2013 par l’homme d’affaires ukrainien Sergey Dyadechko, a donc su gravir les échelons pour se hisser parmi les grands clubs de France et désormais de notre continent !

Arrêt définitif d’Aldridge, le soldat bat en retraite

Alors qu’il venait de rejoindre la superteam de Brooklyn, LaMarcus Aldridge met un terme à sa carrière après quinze années passées sur les parquets NBA. L’ailier fort a pris cette triste décision en raison d’un problème d’arythmie cardiaque trop inquiétant pour continuer à jouer. Atteint d’un syndrome rare — le Wolff-Parkinson-White — qui l’a accompagné durant toute sa carrière, LaMarcus a ressenti lors de son dernier match le trouble de trop.

Jeudi, le Texan a remercié dans une lettre d’adieu les trois franchises pour lesquelles il a évolué. Les Trail Blazers d’abord, où il aura passé la majeure partie d’une carrière marquée par une grande régularité. Les Spurs ensuite, où il a apporté ses forces sans pour autant faire gagner son équipe. Et enfin, un trop court passage pour les Nets, où il espérait remporter sa première bague de champion.

LaMarcus Aldridge se retire donc sans un « au revoir » et sans le bijou qu’il aurait peut-être mérité, mais il aura laissé d’excellents souvenirs à la grande ligue. Sept sélections au All-Star Game et cinq fois All-NBA, l’intérieur aux doigts de fée — loin d’être maigrelet — part prudemment vers un nouvel horizon. LaMarcus, nous te remercions !

Il fait Show à San Francisco !

Le proverbe dit pourtant « en avril, ne te découvre pas d’un fil », mais il dit également « sauf si tu joues au côté de Steph Curry, là tu peux te permettre le débardeur demi-saison ». Le double MVP est chaud bouillant en ce moment, et qu’est-ce que l’on aime cela !

Je ne sais pas comment vous vous occupez en ce mois d’avril… Stephen Curry, lui, a trouvé un passe-temps : enchaîner les matchs stratosphériques. Le meneur est actuellement sur une série de 10 rencontres à plus de 30 points. Avec 36, 37 et 41 points pour débuter le mois, le chef annonce la couleur. Après une courte défaite face aux Wizards, il enchaîne des performances : 38, 53, 42, puis 33 points (petit joueur) pour engranger 4 victoires essentielles pour viser les Playoffs. Sa défaite face à Boston, malgré un match à 47 points, est vite effacée par une victoire face à Philadelphie dans laquelle le pyromane inscrit 49 unités.

Mardi dernier, il est devenu le scorer le plus prolifique de sa franchise, dépassant ainsi une autre grande légende : monsieur Wilt Chamberlain. Stephen Curry et les Warriors, c’est une grande histoire d’amour qui dure toujours. Et il le prouve de nouveau cette saison.

Trop souvent sous-estimé malgré son talent et la révolution qu’il a menée dans son sport, Stephen Curry force le respect. Et celui version 2021 encore plus que les précédents. Au sommet de son art, il se démène afin qualifier Golden State en postseason malgré les doutes.

Bien installé dans la course à un Play-in si contesté, le collectif de coach Kerr peut y croire. En tout cas, je n’aimerais pas être à la place de l’équipe qui affrontera cet artificier bien décidé à tout exploser. Se faire dévorer à la sauce Curry, il y a mieux comme fin de parcours…

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Teddy vous assist

Avec l’un des joueurs les plus talentueux de la ligue — et possiblement de l’histoire — dans leurs rangs, les Mavericks ont d’immenses ambitions pour les années à venir. Photo : Nelson Chenault / USA TODAY Sports

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Q : Que manque-t-il aux Mavericks pour devenir un contender ? — Pierre M.

R : Généralement, on considère un contender comme un réel favori pour le titre NBA, au statut indiscutable. Plus qu’un challenger donc, le contender vise le titre et rien d’autre. Il s’appuie sur un effectif complet qui, en cas d’échec en Playoffs, tomberait de haut. Cette saison, on peut dénombrer de nombreux contenders, mais aucun venant du Texas.

Alors que manque-t-il au collectif drivé par le dégarni Rick Carlisle pour redevenir le prétendant qu’il était il y a dix ans ? Eh bien encore pas mal de choses qui font de ses attentes un doux désir utopique. Et ce n’est pas cette saison en dents de scie de Doncic & Cie qui va me contredire.

Les Mavericks sont septième de la conférence Ouest au moment où ces lignes sont écrites. Leur classement est sans aucun doute décevant, mais la manière dont ils réalisent leur régulière l’est d’autant plus. Dallas tombe lorsqu’elle affronte des franchises mieux classées, des défis qu’elle n’arrive pas à surmonter. De plus, elle n’assure pas toujours face à des équipes largement à sa portée, où la victoire est obligatoire. Après une bulle hypante à faire douter les Clippers de Kawhi et Playoffs P, Dallas devait alors confirmer dès l’entrée de cette saison. Cependant, rien ne s’est passé comme prévu et, avant leur belle remontée en mars, la sonnette d’alarme était tirée.

Il y a d’abord eu cette intersaison que l’on peut juger comme médiocre. L’équipe ne s’est pas améliorée et, en enlevant des pièces maîtresses longue distance, elle n’a pas pu développer de continuité. Car oui, lorsque l’on est un favori au titre, il faut souvent posséder une réelle identité de jeu.

Puis, dès les premières semaines de la saison, le poids lourd de l’équipe n’était pas dans son assiette. Le candidat MVP annoncé Luka Doncic n’a pas porté ses coéquipiers comme il le devait. Il s’est bien repris depuis et tourne même à un solide 28 points — 8 rebonds — 8 passes. Et toujours dans cette comparaison avec les contenders, le franchise player doit dicter la tendance de son équipe. S’il peut la guider vers la victoire sur le terrain, il doit parfois aussi se muer en leader du vestiaire.

Autre point à évoquer, celui de la licorne lettonne. Porzingis a manqué pas moins de 19 matchs cette saison. Il l’avait débuté tardivement en janvier, mais il a également connu plusieurs absences de courte durée par la suite. Cela pose naturellement un sérieux problème à l’équilibre des Mavs. C’est à Kristaps de jouer ce rôle de deuxième homme fort du groupe, primordial et présent chez tous les contenders. Pour le moment, il n’est pas à la hauteur d’un lieutenant sur qui l’on peut compter à tout moment. C’est frustrant, puisque le letton est bon quand il passe à l’offensive. 20,7 points de moyenne au compteur, c’est dans ses performances défensives que l’on en attend davantage. Peu productif au rebond par rapport à ses 2 min 21 s, il doit aussi gagner en mobilité et en intelligence dans ses placements pour devenir le protecteur d’arceau que l’on recherche en lui. L’homme prétend à toucher 100 millions de dollars lors des trois prochaines saisons, et rien qu’à y penser, cela me fait mal au cœur pour les objectifs des Mavericks. L’espoir n’est pas perdu, mais pour le moment, difficile de croire à des exploits en Playoffs quand on observe les armadas adverses.

En énumérant les faiblesses de Dallas de cette saison, j’ai par la même occasion pointé du doigt les défis qui restent à accomplir pour la franchise du fantasque Mark Cuban. Mon cher Pierre, tout ne sera pas tout beau tout rose pour Dallas. Mais rappelons que les Mavs font partie d’un petit marché. Tout comme le Jazz ou les Nuggets — des prétendants au titre plus aguerris que la franchise texane — les Mavericks ne se situent ni à New-York, ni à Los Angeles… La construction de son écurie se fait petit à petit, avec de réjouissantes trouvailles, mais aussi des mauvaises pioches, et c’est aussi cela le risque à prendre pour devenir un grand de la grande ligue. Enfin, les étalons engrangent chaque année un peu plus d’expérience, alors il y a bien de quoi se montrer optimiste pour l’avenir des Mavericks.

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