L’Université de Baylor a remporté dans la nuit du 5 au 6 avril le premier titre NCAA de son histoire face à Gonzaga, les grandissimes favoris de la compétition. Retour sur une aventure mythique que les joueurs comme les fans n’oublieront probablement jamais.
Une saison totalement maitrisée
Rappelons que sur la saison NCAA, les Bears de Baylor ont brillamment fini premiers de la division Sud, arborant un bilan de 28 victoires pour seulement 2 défaites — face aux Cowboys d’Oklahoma et face aux Jayhawks de Kansas. Une saison totalement réussie pour les hommes de Scott Drew, qui les place naturellement parmi les favoris pour le titre.
Des joueurs talentueux, un collectif altruiste
Les Bears ne possèdent pas les plus grands talents du pays au sein de leur effectif, mais ils se basent sur un collectif solide. Ils peuvent compter sur des joueurs qui savent jouer ensemble, les uns pour les autres, sans une once d’égoïsme.
Il y a toutefois des noms qui ressortent, comme ceux de Jared Butler et de Davion Mitchell — tous deux attendus au premier tour de la Draft NBA 2021 — qui sont d’ailleurs respectivement le meilleur marqueur et le meilleur passeur de l’équipe. Ces deux joueurs concernés ont réussi à emmener, avec l’aide de leurs coéquipiers, Baylor au titre suprême après des années de galère pour l’université texane.
Un style de jeu débridé
Le jeu de Baylor repose sur une excellente adresse à trois points (41,8 %) avec des joueurs qui n’hésitent pas à prendre les shoots ouverts et à pénétrer dans la peinture lorsqu’il le faut (49,3 % au tir).
Cette adresse aura fait beaucoup de mal à Gonzaga en début de match et aura permis de creuser l’écart. Baylor, c’est aussi une défense solide et complémentaire : 9 interceptions par match, 3,8 contres. L’apport de Jared Butler et Mark Vital s’est fait sentir dans la raquette.
La March Madness
Le 19 mars, les Bears — tête de série — lancent leur March Madness face à Hartford (16e), rencontre ponctuée victoire logique 79-55, sans trembler. Au second tour, les Texans se retrouvent face aux Wisconsins Badgers (9e). Aucun soucis pour s’en défaire, victoire 76-63, Baylor fonce vers le Sweet 16.
Au prochain tour c’est les Wildcats de Villanova (5e) qui se dressent sur leur passage — première grosse affiche dans leurs parcours respectifs. Dans un match cadenassé, parfois même ennuyeux, Baylor s’en sort sur le score de 62 à 51. Direction le Elite Eight, qui rassemble les huit meilleures équipes de cette March Madness 2021.
Elite Eight
Les choses sérieuses commencent, Baylor est à un match du Final Four. Une victoire face à Arkansas (3e) et ils sont dans le dernier carré. Maccio Teague élève son niveau de jeu et nous offre un superbe 22 points sur la feuille de match permettant à son équipe de s’imposer 81-72.
Final Four
Ça y est, Baylor a atteint le dernier carré. À deux matchs du titre suprême tant convoité, c’est la fabuleuse équipe de Houston (2e) qu’ils doivent vaincre pour accéder à la finale. Portée par le sublime Marcus Sasser, Houston ne fait pas le poids, ce dernier étant trop seul. Baylor s’impose 78-59, les Bears vont en finale.
De leur côté, Gonzaga — grand favori de la compétition — ne se manque pas malgré un match complètement fou face à UCLA en demi-finale. Les « Zags » peuvent remercier Jalen Suggs pour le tir de la gagne.
Vous l’aurez compris, cette finale de la March Madness 2021 oppose les Bulldogs de Gonzaga à Baylor. Gonzaga, l’équipe invaincue, dont personne n’a pu venir à bout cette saison, a montré des failles. UCLA était tout proche de les éliminer, et ce n’est pas passé inaperçu. Nul doute que Baylor a étudié ce match en profondeur. Au terme des 40 minutes de jeu, une seule équipe triomphera.
Le match tant attendu
L’entre-deux est effectué, la finale peut débuter. Un match électrique, un concentré de tensions, de peur, de bravoure et de courage. Baylor prend les devants d’entrée de jeu avec un run de 7-0 infligé à Gonzaga.
Malgré un gros match de Jalen Suggs, le prospect numéro 1 des Zags, les Bulldogs ne reviendront jamais… Baylor a su imposer son rythme et exploiter à la perfection les faiblesses de leur adversaire du soir. Jared Butler colle 22 points et 7 passes décisives lors de cette finale, 20+ points et 7+ passes, une première depuis… Carmelo Anthony en 2003 avec Syracuse. Butler est logiquement élu joueur du tournoi, quoi de mieux pour se montrer juste avant la Draft ?
Seule déception côté français, Joël Ayayi (Gonzaga), originaire de Bordeaux, aurait pu devenir le deuxième joueur français de l’histoire à remporter le titre universitaire, le premier étant Joakim Noah en 2006 et en 2007.
Baylor champion, les hommes rejoignent leurs consœurs
Baylor rejoint le cercle très fermé des universités à avoir remporté le championnat masculin et féminin, ils sont seulement cinq dans l’histoire désormais. Cela faisait également plus de 50 ans qu’une équipe texane n’avait pas soulevé le trophée, le dernier remonte à 1966 avec les Texas Western.
Une chose est sûre, on n’est pas prêt d’oublier la somptueuse épopée de Baylor, renversant les invincibles Bulldogs au terme d’une compétition complètement folle, avec des matchs qui resteront dans les mémoires. Baylor l’a fait.
