À l’Ouest, rien de nouveau ?
Depuis la reprise, la ligue nous a offert son lot de surprises. Certaines franchises sont à la hauteur de nos espérances, tandis que d’autres se positionnent là où l’on ne les attendait pas ! Et si l’on se concentrait seulement sur ces dernières, en commençant cette semaine par le flanc gauche de la NBA ?
Mis à part les cadors de Los Angeles, quelques équipes font fortes impressions et contredisent les pronostics. Car bien plus que le classement, c’est le niveau jeu déployé par plusieurs franchises qui étonne. Nombreuses sont celles qui se trouvent dans la course aux Playoffs, mais peu d’entre elles font l’unanimité quant au basketball produit.
Emmené par son duo de All-Stars très sérieux, le Jazz est le parfait exemple d’un collectif qui réussit au-delà de ce qu’on aurait pu imaginer. L’équipe offre cette saison une nouvelle jeunesse à son attaque, peu dynamique l’an passé, avec une nouvelle arme : le tir à longue distance. Parmi les artisans de cette petite révolution, Mike Conley, qui semble avoir enfin trouvé ses marques dans ce collectif. Le Jazz possède probablement le meilleur 6e homme de la ligue en la personne de Jordan Clarkson et allie sur ses ailes des joueurs très complémentaires avec Bojan Bogdanovic, Joe Ingles et Royce O’neal. L’équipe ose de loin et défend bien, réalisant une partition sans trop de fausses notes.
Un peu plus au sud de la conférence, trois franchises font mentir les experts et trouvent un rythme intéressant après une vingtaine de rencontres. Les Spurs et les Rockets tendent de différentes manières vers une phase de transition au sein de leur projet. Et pourtant, malgré les problématiques que Houston connaissait avant d’entamer la saison, elles arrivent à séduire et grappiller des victoires cruciales. Dans un autre registre, de jeunes Californiens — sans trop faire de bruit — sont depuis mi-janvier sur une belle lancée. Ce rôle de l’équipe oubliée, de laquelle on n’attend plus à grand-chose, Sacramento en est la meilleure incarnation avec plus de 50 % de victoires. À l’image de leur rookie Tyrese Haliburton qui démarre avec assurance son aventure dans la grande ligue, les Kings construisent peu à peu un collectif enthousiasmant.
À l’inverse de toutes les équipes précédemment citées, une franchise texane commence sa saison au petit trot… Après des Playoffs particulièrement encourageants, les Mavericks devaient confirmer dans cette régulière. Pour le moment, c’est tout le contraire. Le jeu proposé par l’effectif de Rick Carlisle ne convainc pas. De retour de blessure, l’intérieur letton Porzingis s’est reconverti en plot quand il est amené à défendre et leur franchise player slovène s’obstine dans un jeu trop bien connu de ses adversaires. Déjà favori pour le titre de MVP à l’aube de sa troisième année en NBA, Luka Doncic réalise des coups d’éclat, mais peine logiquement face aux pressions défensives qui vont de pair avec son nouveau statut. Les Mavs doivent vite trouver un équilibre en attaque et une rigueur à la protection de leur cercle pour réduire la distance avec ses concurrents du Far West.
Le All-Star Game aura bien lieu, malgré le désaccord de ses acteurs
C’est officiel ! Le match des étoiles se déroulera le 7 mars prochain, à Atlanta. À la différence des deux précédentes éditions, ce All-Star Game signe le retour de la confrontation Ouest contre Est. Depuis deux semaines, les fans peuvent déjà voter sur les réseaux sociaux, ou sur le site de la ligue en composant leurs cinq majeurs pour chaque équipe. Pour le moment, on ne sait pas encore si l’événement sera accompagné de ses traditionnels concours de dunk et de tir.
Dans une saison au rythme soutenu et aux tests sanitaires éprouvants, cette annonce ne réjouit pas tout le monde. Le meneur des Kings De’Aaron Fox s’est plaint de la nouvelle et regrette — tout comme Kawhi Leonard — l’aspect marketing de l’organisation de ce match, aux antipodes des précautions sanitaires prises par la ligue. Plusieurs autres stars du circuit se sont également manifestées par la suite. James Harden, Giannis Antetokounmpo et un certain LeBron James ont notamment donné un avis pour le moins négatif sur la question. Le dernier cité avoue n’avoir aucune énergie ni excitation en vue de l’événement.
Quelques infos sur les JO !
Semaine olympique oblige, les futures confrontations au tournoi des jeux ont été révélées. Dans une poule de quatre nations, le coq français n’aura pas mince affaire. Ce sera une Team USA revancharde qui se dressera sur son passage ! Les Bleus affronteront également dans ce groupe A l’Iran et le vainqueur d’un tournoi de qualification olympique comprenant la Grèce et le Canada. Le défi est de taille, mais au vu des quelques belles performances de nos frenchies en NBA — surtout derrière l’arc — ils ont toutes les chances de briller au pays du Soleil-Levant. La France ne manque pas de talents, alors on souhaite bon courage à notre sélectionneur pour parfaire sa liste des douze chanceux.
L’équipe féminine rencontrera elle aussi les imbattables Américaines, dans une poule qui comprend également le pays hôte japonais et le Nigeria.
News en vrac :
- Les Pistons transfèrent Derrick Rose aux Knicks en échange de Dennis Smith Jr. et du second tour de Draft 2021 des Hornets. Pour son retour à New York, Rose retrouvera son coach de toujours : Tom Thibodeau.
- Une semaine de quarantaine pour Kevin Durant, cas contact, après un match déroutant face aux Raptors vendredi.
- Bill Bayno, assistant coach des Pacers, a annoncé sa démission à cause de problèmes de santé mentale.
- Les Nets ont signé Noah Vonleh, intérieur de 2,08 m qui viendra ajouter de la taille et de la profondeur à l’effectif.
- Larry Nance Jr. manquera 4 à 6 semaines de compétition à cause d’un doigt fracturé. Il sera d’ailleurs probablement opéré.
- De’Andre Hunter a été opéré du genou, il sera réévalué dans deux semaines.
- Joueurs de la semaine : De’Aaron Fox et Giannis Antetokounmpo.
Q/R : Teddy vous assist
Vos questions, nos réponses. Chaque semaine, nous répondons à trois questions que vous nous avez envoyées par mail ou sur nos réseaux sociaux. Pour nous faire parvenir vos questions, envoyez un mail à contact@lanalyste.fr
Q : Que se passe-t-il à South Beach ? Où le Miami Vice de cet été est-il passé ? — Adrien T.
R : À South Beach, Angelina et Greg — un couple de startupers dans le numérique — bronzent en sirotant un cocktail, seuls sur le sable, les pieds dans l’eau… mais je m’égare, Adrien.
Miami fait partie de ces équipes qui ont souffert de nombreuses absences dans leur effectif dès le début de la saison. Le dernier finaliste NBA ne pouvait connaître pire entame en régulière. Le Heat a subi très peu de modifications dans son roster, et pourtant, la fougue et la force collective qui faisaient leur force cet été sont restées dans la bulle de Mickey. Ceci étant, la franchise peut enfin compter sur le retour de quelques leaders qui, à l’image de Butler et Tyler Herro, ont manqué la moitié des matchs joués.
Pour le moment, le Heat s’éteint dans les profondeurs de l’Est avec un bilan négatif de 9-14. Il préchauffe encore, alors que beaucoup de ses concurrents sont déjà bien rodés. Retrouver le même dynamisme qu’aux Playoffs derniers — après tant d’efforts — n’est certainement pas chose aisée.
Difficile de faire des pronostics cette saison, mais lorsque Vice City fera les bons ajustements et qu’elle retrouvera son effectif au complet, elle redeviendra à coup sûr une réelle menace aux plus hautes places.
Q : Qui est votre MIP jusqu’ici ? Je n’arrive pas à départager Wood et Grant — Benjamin P.
R : Cela fait plus d’un mois que la compétition a repris et il est déjà temps d’entrevoir les joueurs en lices pour les trophées individuels de la régulière, alors concentrons-nous sur le MIP. Benjamin, bien qu’il y ait d’autres joueurs pouvant entrer dans cette course à la meilleure progression, tu as parfaitement ciblé mes favoris : deux ailiers forts qui crèvent l’écran cette saison dans leur nouvelle franchise respective ! Mais il se pourrait aussi que cette hype se ternisse dans la mesure où ils sont tous deux dans une situation relativement inconfortable. Les cartes seraient-elles rebattues ?
Si dès les premières semaines, Jerami Grant cartonnait avec sa longue série de matchs à plus de vingt points, il se pourrait que cet élan se soit calmé. Sa production offensive a impressionné plus d’un puisqu’il a pratiquement doublé sa moyenne à la marque – de 12 points de moyenne l’an passé à 23 cette saison. Malheureusement pour le néo-piston, son équipe se classe dernière de la ligue. Ce bilan collectif désastreux est aujourd’hui le principal obstacle qui se dresse entre Jerami Grant et le trophée de MIP. Lorsqu’il faudra le comparer et départager avec d’autres candidats, ces chiffres pourraient bien plomber son dossier.
Pour le moment, je mettrais donc Christian Wood en tête. Depuis son arrivée dans le Texas, le garçon a vécu — comme ses partenaires — un début de saison mouvementé. Et pourtant, il a toujours su répondre présent. Pour parler statistiques, Christian Wood déroule avec ses inattendus et prometteurs 22 points et 10 rebonds. Une marque au scoring en nette progression puisqu’il affichait des moyennes d’une quinzaine de points ces deux dernières saisons. De La Nouvelle-Orléans à Detroit, on pouvait ressentir sa montée en puissance, surtout après le transfert d’Andre Drummond. Mais c’est véritablement chez les fusées qu’il décolle ! De plus, si l’on s’arrête sur le classement, les Rockets sont corrects, largement dans la course aux Playoffs. La hype — que l’on aime tant en NBA — semble plus forte à Houston qu’à Motor City. Néanmoins, le joueur s’est blessé à la cheville à deux reprises ces dernières semaines, laissant planer quelques inquiétudes quant à la suite de la saison. Évidemment, cela pourrait le pénaliser dans cette course au Most Improved Player 2021.
Benjamin, c’est donc le moment pour nous d’élargir le champ des possibles et de miser sur de nouveaux profils !
Q : Les Raptors peuvent-ils vraiment se qualifier en Playoffs ? — Étienne L.
R : Les joueurs du Heat ne sont décidément pas les seuls à qui l’air floridien ne réussit pas cette année… Loin de leur terre canadienne, les Raptors varient entre contre-performances et sorties solides. Toronto possède un bilan pour le moment négatif (11-13), et pourtant, l’équipe se classe dans la première moitié de sa conférence, aux côtés de quatre autres franchises au bilan quasi identique.
Sans véritablement enclencher une longue série de victoires — leur maximum est de trois succès d’affilée — les Raptors arrangent progressivement les choses. S’ils sont capables de s’appuyer sur leur force collective et leur expérience des années passées, je ne m’inquiéterai pas de leur qualification en postseason.
Leurs leaders se réveillent petit à petit, à l’image des réjouissants 54 points du non-drafté Fred Vanvleet, mais connaissent encore quelques irrégularités — Kyle Lowry, Pascal Siakam, Drake, vous êtes visés. L’équipe de Nick Nurse devra alors se battre à chaque match pour atteindre les Playoffs.
Car oui, lors de la dernière intersaison, dire que leur effectif ne s’est pas amélioré est un bel euphémisme, et cela pèse déjà si l’on compare leur niveau de jeu actuel à celui des campagnes précédentes. Enfin, cette saison est faite de réussites inattendues, de jeunes effectifs morts de faim et opportunistes, capables de chiper leur place en Playoffs. Donc oui Étienne, ils peuvent encore largement se qualifier : les dinosaures, si j’étais toi, je m’en méfierais !