Pascal Lévy, agent expérimenté et sans filtre

par Arthur Godmet et Morgan Dossou

Sur la photo, Pascal Lévy (à droite) accompagne Elie Okobo, meneur français sélectionné en 31e position de la Draft NBA 2018 par les Suns de Phoenix. Photo : Fusion Sports / Twitter

Leur parole est rare, pourtant leur activité est aujourd’hui primordiale dans le sport de haut niveau. Leur métier est souvent décrié ou vu comme un métier facile. Entretien avec Pascal Lévy, agent de joueurs de basket professionnels, actuel co-dirigeant de FUSION Sports. Une discussion prenante qui nous éclaire un peu plus sur ce métier de l’ombre.

Tout d’abord pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

Je m’appelle Pascal Lévy. J’ai commencé l’activité d’intermédiaire du sport, donc d’agent, en septembre 1996, j’avais tout juste 21 ans à l’époque. Je me suis directement spécialisé dans le basket et depuis 1999/2000, je suis devenu un acteur important du basket français. J’ai passé ma licence en 2002, lors de la première édition de l’examen d’agent organisé par la FFBB.

Je représente essentiellement des joueurs français et quelques joueurs étrangers. En 2010, j’ai été nommé par le magazine historique Maxibasket comme la 39e personnalité la plus importante du basket français et le second agent de joueurs le plus influent sur le marché français. Je suis actuellement co-dirigeant du groupe FUSION Sports avec Hirant Manakian. Cette agence se classe parmi les plus influentes du marché.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? Et pourquoi avoir opté pour cette profession ?

J’ai joué au basket en tant que passionné jusqu’à atteindre un niveau semi-professionnel à mes 19/20 ans. Je n’avais pas les capacités physiques pour espérer faire une carrière professionnelle. Après avoir joué à un bon niveau, j’ai décidé de me réorienter, mais en restant dans le domaine du basketball. En tant que parisien, j’ai décidé de me lancer spécifiquement dans l’accompagnement de joueurs à fort potentiel sur Paris et sa région. Il y a un gros potentiel humain dans cette région.

J’étais plus un runner (c’est-à-dire un dénicheur de talent, NDLR), un conseiller, car au départ je ne me définissais pas comme un agent. Disons que je n’ai pas décidé de l’être directement. C’est venu au fur et à mesure avec le temps, étant donné le nombre important de potentiels que j’avais réussi à intégrer dans mon association, je me suis donc dit que ça pourrait être intéressant de les gérer de A à Z, c’est par ce cheminement que je suis devenu agent de joueurs.

« Pendant 12 ans je n’ai pas pris de vacances. Il y a une nécessité d’être disponible à tout moment et d’avoir les nerfs accrochés. »

Vous avez très tôt opté pour l’encadrement des jeunes prospects particulièrement Île-de-France, que pensez-vous de la formation française en général et quel est votre avis sur les nouvelles pépites du basket français ?

Effectivement c’est grâce aux jeunes prospects parisiens que j’ai commencé et prospéré, plus par besoin que par choix. Parce qu’arriver sur un marché et s’attaquer à des joueurs professionnels, cela demande énormément de temps et de moyens, puis cela offre peu de chances de réussite. J’avais un véritable vivier devant moi donc c’était une véritable évidence pour moi. 

Mon avis sur la formation en France est qu’il y a de nombreuses lacunes et des déficiences notables, contrairement à ce que de nombreuses personnes peuvent penser. Nous bénéficions d’un gros réservoir démographique, multiculturel, qui profite au sport français et surtout au basket.

Sur la qualité de la formation en elle-même, premier point : il y a selon moi trop peu de structures sur notre territoire. Pour une population de plus de 65 millions d’individus, on dénombre seulement 25 lieux de formation reconnus en France avec 18 clubs de Jeep Elite, quelques clubs de Pro B et l’INSEP. C’est très peu, j’ai effectué un comparatif avec les États-Unis — certes ils possèdent un autre système qui lui aussi est imparfait — rien qu’au niveau des universités et des JUCO (Junior College, antichambre des programmes sportifs universitaires, NDLR), on dénombre plus de 1000 structures pour des jeunes entre 18 et 20 ans. Cet écart est hallucinant.

Par conséquent, la sélection est donc problématique parce que les structures vont privilégier des jeunes déjà opérationnels possédant un haut niveau athlétique plutôt que de détecter les potentiels techniques. Les chiffres de réussite des centres de formation sont faibles et je constate aussi un manque de culture du travail individuel en France, même si cela évolue petit à petit. Il y a également un problème de vocation, les entraîneurs sont trop peu valorisés au niveau salarial. Bon nombre de clubs payent leurs formateurs très bas, de fait ça n’encourage pas les coachs. Aux États-Unis, les mêmes entraîneurs d’université par exemple sont très bien payés.

Pour finir sur note positive, la force du système français est que dès qu’un jeune commence à être au-dessus de la mêlée en catégories jeunes, il va être propulsé en pro et cela est très formateur pour un jeune de faire ses gammes avec des adultes. Mais comme je l’ai évoqué auparavant, on a des jeunes qui percent surtout grâce à leurs qualités athlétiques. Si on fait un ratio démographique par rapport aux États-Unis, eux parviennent à faire drafter une quarantaine de joueurs chaque année, la vingtaine restante provient du reste du monde. Ils sont cinq fois plus nombreux que la population française. Avec un niveau de formation comparable à l’Amérique du Nord, on aurait 8 joueurs draftés chaque année, sauf que là on est à un, deux ou trois. C’est trop peu pour notre pays.

Cette année, deux joueurs français (Killian Hayes, à gauche, et Théo Maledon, à droite) ont été sélectionnés à la Draft.

Au sujet de la formation française, que pensez-vous des équipes de France de jeunes actuellement ?

Pour un jeune joueur appelé en Équipe de France, c’est un véritable sacrifice de jouer pour son pays, en termes de temps, de blessures et de fatigue. Ce que je déplore en tant qu’agent, c’est que ça devient un handicap alors que ça ne doit pas l’être. La fédération a besoin des joueurs pour obtenir des résultats dans les championnats donc elle les monopolise et offre que trop peu de considération.

Les entraînements sont encore une fois trop portés sur la dimension collective et pas individuelle. La Fédération devrait recruter plus d’entraîneurs et d’assistants pour proposer aux jeunes joueurs une large gamme de travail individualisé. Cela permettrait aux joueurs de progresser tout en évoluant pour leur pays.

Pour exemple, l’Équipe de France en catégories jeunes, masculines et féminines, dispose d’un des plus faibles pourcentages sur les tirs extérieurs et les lancers francs. De fait, c’est une faiblesse récurrente qui résulte d’un problème systémique. Après oui, il y a de jeunes joueurs arrogants avec aucune potentialité NBA qui se retrouvent en clash avec la fédération. Cela crée des situations qui prêtent à sourire, car ses jeunes se prennent pour ce qu’ils ne sont pas. Mais globalement, voilà où nous en sommes.

Les gens de la Fédération sont très paternalistes et directifs, on dirait que les joueurs leur appartiennent. Ce qui les intéresse c’est de gagner des titres et primes généreuses pour leur plaisir personnel, c’est mon point de vue. D’après des contacts en U20 que je possède, il va y avoir du changement. Affaire à suivre…

Vous qui connaissez depuis longtemps cette ligue, que pensez-vous du niveau de la Jeep Élite ?

Elle bénéficie d’un niveau athlétique très élevé, au même titre que la Pro B, il y a une grosse densité physique et cela est très intéressant. On a beaucoup de joueurs français majeurs et on arrive à attirer de nombreux talents internationaux. Au niveau économique beaucoup de pays ont subi des crises, du coup aujourd’hui ils ont baissé de niveau par ce souci-là. En France c’est différent, c’est un championnat attractif, le préféré des scouts NBA.

Le niveau général est bon, l’ASVEL tient son rang malgré tout en Euroleague. Dijon, Monaco, Nanterre, Strasbourg réussissent à exister. La France a gagné en crédit depuis 4/5 ans. Aujourd’hui l’Italie ou l’Espagne font moins peur qu’il y a 10 ans. La Jeep Elite est en bonne santé économique malgré la crise sanitaire.

Par contre il y a une faiblesse importante au niveau technique sur les entraîneurs, ils sont trop fermés d’esprit et pas assez humbles. La facilité, c’est-à-dire jouer sur les qualités physiques et athlétiques des joueurs (densité athlétique forte) c’est de jouer sur cette caractéristique. Le niveau technique s’en ressent, on joue un basket stéréotypé. Aussi, d’après mon expérience, je trouve que la corporation des entraîneurs français n’est pas une corporation qui brille par son ouverture d’esprit. Elle propose un jeu peu novateur et qui peut être très stéréotypé.

Je ferai quand même une exception avec Laurent Legname, l’actuel entraîneur de la JDA Dijon, qui dispose d’un vrai savoir-faire, d’une identité et d’un schéma de jeu très intéressant et innovant. Il est aussi important de dire que la Jeep Élite possède de grands entraîneurs étrangers comme Zvezdan Mitrovic à Monaco et Jurij Zdovc à Boulogne-Levallois.

Que pensez-vous de la médiatisation de la Jeep Élite ?

Il y a un problème de visibilité télévisuelle terrible. C’est triste qu’un sport majeur comme le nôtre soit aussi mal traité. Il n’y a pas de droits fixes, les compétitions sont très difficiles à suivre. La LNB ne brille pas par son travail de mise en avant de la Jeep Élite en général et particulièrement sur l’audiovisuel.

Il y a tout le temps des changements. Même moi qui suis pleinement dans ce sport, j’ai parfois du mal à suivre et à savoir sur quelle chaîne est diffusé tel ou tel match. Pour un si beau sport, c’est dommageable d’avoir aussi peu de visibilité. Je ne suis pas spécialiste de ces questions, mais je pense que ce n’est pas géré de façon optimale. Ça, c’est sûr.

Vous avez pris en charge des joueurs qui ont réalisé l’expérience de la Draft NBA, est-ce que vous pouvez nous décrire les coulisses de cet événement ?

Pour tout agent, tout joueur, c’est une expérience à vivre. On fait notre métier pour ce genre de moments. C’est un vrai show à l’américaine, il y a une véritable valorisation de l’événement, un public impliqué et énormément de médias. Tout cela crée une atmosphère particulière.

À titre personnel, j’ai assisté à une Draft au Madison Square Garden, un lieu emblématique pour tous les fans de basketball. Et les trois autres fois au Barclays Center. En tout, j’ai participé à 4 drafts en tant qu’agent, dont deux drafts réussies et deux autres beaucoup moins. J’ai aussi été convié à la green room, un endroit VIP réservé au top 16, c’est un souvenir gravé à vie. C’est une super organisation et un moment très chaleureux.

Après il n’y a pas que de bons souvenirs, une anecdote plutôt triste me revient en tête. Lorsque la caméra s’approche juste avant l’annonce et qu’elle va à la table de derrière, c’est un gros coup derrière la tête à ce moment-là. Il peut y avoir un suspense important. Mais quand on a une garantie comme avec Pape Sy lors de la Draft de 2010, c’est un véritable bonheur. Il faut aussi savoir que cet événement nécessite une véritable préparation pour les agents. On doit penser au vol, aux restaurants, à la limousine pour le joueur et sa famille. Il y a tout un cérémonial à gérer.

NEW YORK - JUNE 24:  Pape Sy, selected number fifty three  by the Atlanta Hawks poses for a portrait during the 2010 NBA Draft at The WaMu Theatre at Madison Square Garden on June 24, 2010  in New York City. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and or using this photograph, User is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. Mandatory Copyright Notice: Copyright 2010 NBAE (Photo by Jennifer Pottheiser/NBAE via Getty Images)
Pape Sy, sélectionné en 53e position de la Draft 2010 par les Hawks. Photo : Jennifer Pottheiser/Getty Images

Pour vous, qu’est-ce qu’un bon agent de joueur ?

C’est une vaste question. Un bon agent c’est déjà quelqu’un qui dispose d’une expérience importante. Je dirai qu’il faut avoir vécu des situations dans le basket de façon à être prêt à affronter les différents cas de figure. Je dirai qu’un bon agent doit être en capacité de dire les vérités à ses joueurs, pour moi c’est une notion très importante.

Il y a deux écoles dans notre profession. Ceux qui vont aller dans le sens des joueurs : les joueurs sont ambitieux, exigeants et parfois déraisonnables et certains agents n’osent pas aller dans le sens contraire. Nous, on a choisi d’être dans la franchise, ce que l’on pense être vrai on le transmet à nos joueurs. Et pour l’instant cela a généralement porté ses fruits.

Je rajouterai qu’en ce qui nous concerne, on conçoit notre métier comme un acteur important du développement de nos jeunes. On se différencie des intermédiaires courtiers qui se concentrent uniquement sur les négociations économiques et l’aspect juridique, car on propose en plus des conseils diététiques, physiques, psychologiques et la mise en place d’entraînements spécialisés en été et durant la saison. On ne peut pas se contenter de ce qui est proposé aux joueurs dans les clubs en termes de formation et d’entraînement donc on les aide aussi à ce niveau-là.

Les gens sous-estiment le rôle de l’agent en pensant que les qualités du joueur font tout pour sa réussite. La stratégie de carrière est primordiale pour la réussite de tous sportifs, le talent ne fait pas tout.

Que pensez-vous des joueurs qui optent pour un membre de leur famille en tant qu’agent ?  

C’est une très bonne question, il y a l’exemple Mbappé qui a l’air de fonctionner. Mais de façon générale je pense que c’est à éviter au-delà de notre intérêt d’agent professionnel. L’empathie, la proximité et le manque d’objectivité sont des vrais problèmes.

Même pour d’ anciens joueurs qui souhaitent s’occuper de leur fils, c’est plus une façon de revivre leur carrière qu’autre chose. On ne doit pas vivre par procuration, cela a détruit de nombreux jeunes sportifs. Il y a chez ces familles une illusion de facilité du métier. Quand on rentre dans la spécificité, il faut des connaissances juridiques, sportives. On est aussi des nutritionnistes, il nous faut également des connaissances scientifiques, des notions psychologiques. Donc c’est un ensemble de compétences très importantes mises bout à bout, chacune va apporter des éléments essentiels pour faire progresser le joueur.

Quand c’est un père de joueur par exemple, il n’y a pas de recul, pas de compétences complètes. En général, ils vont commettre des erreurs qui vont coûter très cher aux sportifs, car ils ne sont pas familiers de ce métier. Il m’arrive de parler avec des pères dans cette démarche, y compris des anciens joueurs. Et je leur déconseille fortement d’avoir recours à cette solution. Par contre, des proches très impliqués, actifs et connaisseurs peuvent parfaitement superviser le travail de l’agent. Et ils peuvent aussi devenir des partenaires précieux.

« La stratégie de carrière est primordiale pour la réussite de tous sportifs, le talent ne fait pas tout. »

La signature très juteuse du nouveau contrat de Rudy Gobert a beaucoup fait parler, les agents NBA sont de plus en plus starifiés, que pensez-vous de cela ?

C’est un championnat qui s’est toujours construit sur la mise en avant de joueurs stars, avec une rentabilité en termes de merchandising. Il y a une forte concentration financière sur ces stars. La NBA marche comme cela depuis un bon moment. Cela permet une identification du public et de rentabilisation du merchandising.

Il est important de savoir que c’est un schéma économique bien ficelé et réfléchi. Quand ils mettent 40 millions sur Gobert, c’est sportif certes, mais c’est aussi du marketing. C’est un phénomène impressionnant, mais ce qui pose problème c’est que pour des joueurs de rotation par exemple, ils vont être dorés d’argent en NBA. Puis au moment où ils doivent retourner en Europe, car leur niveau ne correspond plus aux attentes, c’est un dur retour sur terre, mentalement ça peut poser des problèmes.

En NBA, il y a une concentration économique comme dans beaucoup de marchés de nos jours. Cela touche aussi les agents NBA. Le système de la ligue américaine est conçu pour enrichir les agences les plus riches. Comme on dit « l’argent appelle l’argent », plus un agent a d’argent, plus il peut investir et il peut s’occuper de plus de joueurs susceptibles de signer de gros contrats. C’est un libéralisme qui favorise les plus riches et ce système d’hyper concentration est voulu par la NBA.

Le fait de représenter un jeune joueur demande beaucoup d’énergie, ce n’est pas facile pour tous. Il faut savoir que lors de la première signature l’agent va gagner très peu. Il va gagner surtout 4 ans plus tard environ, lors du contrat suivant, s’il existe. Donc pour un agent avec peu de fond c’est quasi impossible de s’occuper d’un jeune prospect. Cette intrusion dans les contrats par la NBA est du pain béni pour les grands agents qui peuvent assumer ces coûts sans soucis.

(FILES) In this file photo taken on December 04, 2019 Utah Jazz center Rudy Gobert cools down after warm ups before a NBA game against Los Angeles Lakers in Salt Lake City, Utah. - The NBA will suspend play starting on Thursday after a Utah Jazz player preliminarily tested positive for the new coronavirus, the league said March 11, 2020. The test result was reported shortly before Utah's game against the Thunder in Oklahoma City was to begin, and that game was abruptly postponed. The NBA did not name the player who had tested positive, but several US media outlets reported it was French defensive standout Rudy Gobert, who was listed first as questionable for the game and then as out with illness. (Photo by GEORGE FREY / AFP)
Rudy Gobert, qui a décroché un contrat historique à Utah, pourrait devenir le sportif français le mieux payé de l’histoire d’ici la saison 2021-22. Photo : George Frey/AFP

Beaucoup de personnes voient votre métier comme un métier facile et rêvent d’y accéder, qu’avez-vous à leur dire ?

Moi, quand j’ai commencé, on était à peu près 25 à exercer ce métier. Je vais répondre à cette question en me basant uniquement sur le marché français. À mes débuts, j’ai fait un calcul financier pour être au courant du volume accessible aux agents en comptant les joueurs et les entraîneurs de première division, de deuxième division et de troisième division. Je suis arrivé approximativement sur 2,5 millions d’euros. Cela montre que le marché français est petit.

Aujourd’hui, on a dépassé les 100 agents sur le marché français. En réalité, on est sur un marché restreint. Percer dans ce milieu comme agent aujourd’hui c’est très difficile, un peu comme en NBA. Quand je rencontre des jeunes qui veulent devenir agent, je leur dis franchement que je ne vois pas de place facile pour eux, même s’il y a des exceptions.

Actuellement le marché est très concentré, les 10 plus grosses agences françaises possèdent 80 % du marché. Comme je vous l’ai expliqué précédemment, c’est un métier polyvalent, cette illusion de métier facile est donc fausse. Il faut aussi savoir que c’est un métier extrêmement chronophage. Par exemple, pendant 12 ans je n’ai pas pris de vacances. Il y a une nécessité d’être disponible à tout moment et d’avoir les nerfs accrochés.

Lorsque des relations peuvent se tendre avec vos joueurs, cela peut avoir un impact important sur votre quotidien. Il y a de nombreuses situations d’instabilités qu’il faut savoir bien manœuvrées. Parfois ils pensent que leur échec est de la faute de l’agent ou bien même lorsque tout va bien ils pensent qu’ils peuvent disposer d’un meilleur agent.

Tout cela rend ce métier assez éprouvant et stressant, et il faut avoir les nerfs solides pour prospérer dans cette profession. Un exemple frappant, Philippe Ruquet, à mes débuts c’était un agent très reconnu. Il a arrêté sa carrière d’agent à 46 ans parce qu’il en pouvait plus de cette vie. Il y a sur ce métier de vraies difficultés. L’intersaison est entre mai et septembre, vous ne pouvez pas profiter pleinement de vos moments de vacances, en plein été lorsque vous êtes sur la plage vous devez rester sur le qui-vive près de votre téléphone. Mais lorsque tout va bien, ce métier est formidable. 

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