Rudy Gobert braque la banque du Jazz — Le Courrier de L’Analyste

par Teddy Perez

Rudy Gobert, avant même de débuter sa huitième saison en NBA, prolonge l’aventure dans l’Utah. Le natif de Saint-Quentin, qui entre férocement dans son prime à 28 ans avec déjà deux titres de DPOY dans son armoire à trophée, vient de signer un contrat monumental.

(FILES) In this file photo taken on December 04, 2019 Utah Jazz center Rudy Gobert cools down after warm ups before a NBA game against Los Angeles Lakers in Salt Lake City, Utah. - The NBA will suspend play starting on Thursday after a Utah Jazz player preliminarily tested positive for the new coronavirus, the league said March 11, 2020. The test result was reported shortly before Utah's game against the Thunder in Oklahoma City was to begin, and that game was abruptly postponed. The NBA did not name the player who had tested positive, but several US media outlets reported it was French defensive standout Rudy Gobert, who was listed first as questionable for the game and then as out with illness. (Photo by GEORGE FREY / AFP)
Rudy Gobert, double défenseur de l’année, a décroché un contrat historique dans l’Utah. Photo : George Frey/AFP

Le Jazz lui a offert une extension de 205 millions de dollars sur cinq ans — avec une player option sur la dernière année — pour s’assurer ses services. Il s’agit du plus gros contrat de l’histoire de la ligue pour un pivot et du 3e tous postes confondus, rien que ça ! D’une perspective plus patriotique, Gobert pourrait devenir le sportif français le mieux payé de l’histoire d’ici la saison 2021-22.

Monstre défensif très dissuasif, les mormons ont préféré assurer le « coût », quitte à exagérer la mise sur un joueur à la production offensive en deçà de sa valeur marchande. Il est clair que si l’on compare le salaire de notre Rudy national à ceux d’autres stars aux contrats similaires, les critiques pleuvent. Évidemment, Gobert n’aura jamais les talents balle en main d’un Anthony Davis ou d’un Jokic, mais son CV défensif parle pour lui.

Le joueur a d’ailleurs fait de nets progrès en attaque, où il a su apporter aisément sa quinzaine de points par rencontre la saison passée. Un record en carrière pour un géant difficile à gérer lorsqu’il entre de la raquette. On l’a d’ailleurs vu à l’œuvre pour la rentrée de la NBA, lors de laquelle le frenchie a marqué 20 points contre Portland, avec un 100 % de réussite au tir.

Le Jazz ne veut pas perdre sa tour de contrôle et cela se comprend. À voir désormais où le projet global de la franchise la mènera, avec Gobert et Mitchell sous contrat au moins jusqu’en 2025.

Ce qui est en tout cas certain, c’est que Gobert devra dès cette saison prouver qu’il vaut bien chaque dollar dépensé pour ses 2,16 mètres et renforcer l’identité défensive de l’effectif de Quin Snyder. Son collectif bien remanié a parfois déçu la saison précédente, mais celle qui débute ne laisse plus de place au tâtonnement. Et si les hommes du lac salé venaient jouer les trouble-fêtes à l’Ouest ?

Les Bucks rappelés à l’ordre

Avant même l’ouverture de la Free Agency 2020, les Bucks avaient tenté un sacré coup en recrutant le serbe Bogdan Bogdanovic dans un sign-and-trade. Jugée illégale puisqu’elle impliquait des négociations avant l’ouverture du marché, la transaction avait vite été abandonnée. Bogdanovic, désormais chez les Hawks, avait d’ailleurs affirmé ne jamais avoir donné son accord — potentiellement pour couvrir les exécutifs impliqués.

Après enquête, la NBA a pris la décision de retirer leur second tour de Draft 2022 aux Bucks. « La sanction a tenu compte de la coopération des Bucks dans l’enquête, de l’absence de preuve d’un accord illicite sur les termes d’un contrat entre les Bucks et Bogdanovic et du fait que l’équipe n’a finalement pas signé Bogdanovic », précise la ligue dans un communiqué.

Cette sanction très atypique aura une légère incidence sur la Draft 2022. Le pick de Milwaukee, ne sera pas redistribué, il sera tout simplement supprimé. Par conséquent, nous nous retrouverons avec 59 joueurs sélectionnés au lieu des habituels 60. Une pénalité qui atteindra donc un futur prospect — qui n’avait évidemment rien demandé.

Netflix and champ

Cocorico bis dans notre Newsletter de la semaine ! La plateforme Netflix a annoncé la sortie d’un documentaire le 6 janvier 2021 sur le meneur historique des Spurs, le plus grand basketteur français de tous les temps et le désormais businessman de talent, Tony Parker.

« Tony Parker, The Final Shot » retracera la carrière du numéro 9, un projet évoqué à la suite de sa retraite en 2019. Pendant sa dernière saison en NBA, sous le maillot des Hornets, TP a été suivi par les caméras de Florent Bodin, un réalisateur à qui l’on doit déjà plusieurs documentaires de stars. La bande-annonce, dévoilée mercredi dernier, nous a donné un avant-goût bien alléchant de son contenu tout en révélant quelques témoignages de grands noms de notre sport, parmi lesquels Tim Duncan, Gregg Popovich ou encore Kobe Bryant.

La fusée des Rockets privée de décollage

Après une seule journée de compétition, la NBA a été contrainte d’annuler un match à cause du coronavirus pour la première fois cette saison. Avec trois joueurs aux tests positifs ou non concluants et quatre autres considérés comme « cas contact », les Rockets ont fait face à un incident majeur et imprévu.

Sans DeMarcus Cousins, apparemment blessé, et James Harden, suspendu pour avoir enfreint le protocole sanitaire de la NBA, Houston ne disposait pas du nombre de joueurs suffisant pour disputer la rencontre. Harden, aperçu dans un strip club sans masque, a d’ailleurs été mis à l’amende par la ligue : 50 000 dollars en moins pour le barbu, et surtout pour les clubs locaux…

Crise sanitaire oblige, de nombreux joueurs des Rockets ont été placés en isolement. Malgré tout, les Texans ont pu disputer un premier match face aux Blazers samedi. James Harden, qui semblait pourtant hors de forme en présaison, a notamment marqué 44 points et 17 passes dans la défaite. Une première performance aussi impressionnante qu’insolente.

Une légende celte s’est éteinte

La nouvelle est tombée le soir de Noël, KC Jones est décédé à l’âge de 88 ans. Ancien meneur et entraîneur des Celtcis, KC Jones a accumulé 12 titres au sein de la grande ligue. Aux côtés de Bill Russell dans les années 60, il a fait partie du groupe légendaire qui a remporté huit championnats consécutifs.

Ce Hall of Famer a également décroché deux titres en tant que coach adjoint. Un avec les ennemis jurés des Lakers en 1972, puis un autre avec la maison du Massachusetts en 1981. Il a ensuite emmené les Celtics de Larry Bird au titre deux fois, en 1984 et 1986, en tant que coach principal des verts et blancs. Médaille olympique et titres NCAA dans les années 50 s’ajoutent aux lignes d’un palmarès très rempli. Celui qui portait le numéro 25 est désormais parti, mais il restera à jamais un des plus grands noms de l’histoire de notre sport.

Naturellement, les Celtics et les Nets ont observé un moment de silence au TD Garden avant le début de leur match. Au Staples Center, les Lakers ont mis les histoires de rivalité de côté pour rendre le même hommage à cet ancien membre de l’organisation.

Q/R : Teddy vous assist

En l'absence de Kristaps Porzingis, victime d'une déchirure du ménisque dans la bulle d'Orlando, Luka Doncic doit répondre présent pour les Dallas Mavericks. Photo : Vernon Bryant / Dallas News
En l’absence de Kristaps Porzingis, victime d’une déchirure du ménisque dans la bulle d’Orlando, Luka Doncic doit répondre présent pour les Mavericks. Photo : Vernon Bryant/Dallas News

Vos questions, nos réponses. Chaque semaine, nous répondons à trois questions que vous nous avez envoyées par mail ou sur nos réseaux sociaux. Pour nous faire parvenir vos questions, envoyez un mail à contact@lanalyste.fr

Q : Quelle équipe t’intéresse le plus en ce début de saison ? – Adrien T.

R : S’il y a bien une franchise qui m’a agréablement surpris et que j’ai eu plaisir à regarder jouer lors de leurs premiers matchs, ce sont les Nets. Comment s’empêcher de baver sur les qualités offensives du duo KD-Kyrie que l’on avait presque oublié avec leurs blessures ? Comment ne pas être impressionné par la profondeur du banc de cette équipe polyvalente et par leur jeu de transition qui laissera impuissants de nombreux adversaires ? Comment ne pas scruter les premiers pas du double MVP des Suns, Steve Nash, dans sa reconversion en tant que head coach ? Tant de choses qui ne laissent pas indifférent un fan de panier-ballon comme moi. La hype se confirme à une vitesse que je n’aurais pu imaginer, avec déjà de larges victoires, et c’est quelque chose qui m’intrigue beaucoup Adrien.

Q : Les Mavericks peuvent-ils vraiment s’en sortir en l’absence de Kristaps Porzingis ? – Thibault T.

R : Kristaps, lorsqu’on le retrouve debout sur un terrain, est une pièce maîtresse du roster des Mavericks. Un intérieur de plus de 2,20 mètres qui sait shooter à plus de six mètres. Chaque franchise signe tout de suite. Mais il a malheureusement cette fâcheuse tendance à se blesser depuis quelques saisons.

Alors oui, Dallas peut s’en sortir un temps sans lui. La franchise est toujours menée par un magicien slovène et dispose de belles solutions offensives sous la houlette de l’excellent et expérimenté Rick Carlisle. La leçon qu’ils ont donnée dimanche à des Clippers privés de Kawhi Leonard (124-73) est d’ailleurs un signe encourageant.

Ceci étant dit, on a bien le droit d’émettre quelques doutes sur le proche avenir des Mavs. Il faudrait faire attention à ne pas prendre trop de retard en subissant quelques courtes défaites. La saison compte seulement 72 rencontres de régulière et, même si l’heure n’est pas à tirer la sonnette d’alarme, l’absence de Porzingis pourrait rapidement devenir problématique. Et quand bien même il reviendrait, potentiellement vers la fin du mois de janvier, la perspective d’une nouvelle blessure est une épée de Damoclès qui pointera toujours au-dessus de Dallas.

Après des Playoffs 2020 très satisfaisants, on en attend bien plus dès la prochaine postseason de la franchise texane. Ils ne sont pas passés loin de renverser les Clippers en août dernier. Malheureusement, Porzingis s’était rapidement blessé dans la série et avait contraint son équipe à poursuivre sans lui. Espérons pour Dallas que cela ne se produise que rarement et laissons cet effectif fougueux se mettre dans le rythme d’une saison pleine d’attentes.

Q : Ja Morant : confirmation ou sophomore wall ? — Léo M.

R : Ja Morant, qui établit un nouveau record en carrière avec 44 points dès l’ouverture de la saison, tu l’as ta réponse mon cher Léo ! Je ne suis pas fan de conclusions hâtives, mais lorsque l’on parle d’un gamin auquel on a donné les clés d’une franchise dès son arrivée, on a envie de croire à la belle ascension qui lui est promise. Hormis son talent balle en main et sa vivacité athlétique qui font de lui un joueur aussi incroyable que prometteur, c’est sa maturité qui m’impressionne – et je ne parle pas que de statistiques.

Il est rare de voir autant de confiance et de volonté de mener son équipe à la victoire chez un joueur de son âge. Il est rare aussi de voir une franchise sur un petit marché se transformer en un collectif excitant en si peu de temps. Memphis, grâce à son Rookie of the Year, a quasiment atteint les Playoffs l’an passé. Même si cet objectif s’annonce une nouvelle fois difficile à atteindre, les Grizzlies se battront jusqu’au bout.

Seul risque au tableau : la possibilité de voir ce jeune joueur en plein développement physique subir une lourde blessure. Son jeu est spectaculaire — il n’est pas sans rappeler quelques mouvements d’un certain Derrick Rose en début de carrière — et il faudra faire particulièrement attention. Mais Ja Morant se connaît déjà bien. Il a conscience des grandes qualités qui lui permettent de briller et pourrait dès cette saison tenter de se faire une place au All-Star Game. À la manière de Trae Young et Luka Doncic, qui ont confirmé leurs statuts de leaders dans leur deuxième saison, le numéro 12 peut prétendre à une saison sophomore de haut vol.

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