Chris Haynes de Yahoo Sports annonce le 14 mai 2020 que le fournisseur officiel de la fameuse balle de cuir passe de l’historique Spalding à Wilson à partir de l’exercice 2021-22. Il faut savoir que Wilson a été la première marque utilisée par la ligue américaine jusqu’en 1983. Donc depuis la saison 1984-85, Spalding fournit la ligue de basket outre-Atlantique. Elle est considérée par de nombreuses générations comme l’un des symboles forts de la NBA. L’occasion de revenir sur l’histoire de la balle orange.
Les bases
Pour partir sur de bonnes bases, voilà les critères officiels d’une balle de basket :
Couleur | Orange |
Poids | Entre 567 et 624 g |
Diamètre | Entre 23,8 et 24,8 cm |
James Naismith — à qui l’on accorde la paternité du basketball — et ses élèves pratiquent d’abord cette nouvelle activité avec un ballon de football. En 1891, le professeur d’éducation sportive demande à A.G. Spalding de lui concevoir une balle de basket en cuir. Ce dernier deviendra par la suite le créateur de la marque apposée sur le ballon NBA que nous connaissons tous.
Les premières réglementations arrivent en 1930. On codifie ainsi le poids, puis la taille et la circonférence. La règle dit qu’elle doit être de 78 cm.
Voilà à quoi ressemblaient les premiers ballons officiels, composés de bandes de cuir collées entre elles par une poche en caoutchouc. Une doublure en tissu, fermée par des lacets, est greffée pour uniformiser l’ensemble. Ce recouvrement en cuir vient directement du football, sport très populaire et déjà codifié au 19e siècle.
Au fil des ans, d’autres règles sont ajoutées, comme la hauteur à laquelle doit rebondir une balle de basket. En conséquence, la balle conforme doit rejaillir de 1300 mm quand elle est lâchée d’une hauteur de 1800 mm sur une surface dure.
Quelques années après la création du premier ballon par A.G. Spalding, une innovation plus esthétique et commerciale est mise en place. Dans la mesure où les balles en cuir se confondent avec les tenues noirâtres des joueurs et afin de les rendre plus visibles pour les spectateurs, sa couleur passe du marron à un orange clair. Cette avancée attire les marques qui y voient un moyen d’augmenter leur visibilité.
La modernité
En 1950, le ballon synthétique est créé, cependant il faudra attendre une vingtaine d’années pour qu’il soit réellement démocratisé. Le processus de fabrication nécessite plus de produits chimiques, mais moins de matières d’origine animale.
Lors de la saison 2006-07, une décision unilatérale adoptée par l’exécutif sera à l’origine d’un conflit entre les joueurs et les instances de la NBA. Pour la seconde fois de son histoire, la NBA passe du cuir au synthétique. Cette décision aurait été prise par Stu Jackson, alors vice-président exécutif de la NBA, sans que les n’aient vraiment été consultés. Après quelques matches, de nombreuses plaintes sont émises — plus ou moins diplomatiquement — par les joueurs de la NBA.
« Franchement, on peut changer la taille des shorts, le placement de vos brassards et votre tenue sur le banc avec le dress code. Ça, on peut le contrôler. En revanche, qu’on en arrive au point de changer le ballon… On l’utilise tous les jours, chaque minute, et pendant 82 matches. Sans oublier la pré-saison et les playoffs. Ça n’a pas de sens. C’est ce qu’on aime le plus. C’est ça le hic : pourquoi changer quelque chose qui est si important pour nous ? », commente LeBron James sur ESPN. De nombreux autres joueurs feront entendre leur mécontentement, amenant David Stern à revenir sur ses pas en décembre 2006.
Le patron de la ligue admet son erreur après que le bureau syndicat des joueurs ait déposé une plainte au National Labor Relations Board, l’organisme qui régit le droit du travail aux États-Unis. Dans un communiqué, l’organisme avance que les athlètes n’ont pas été consultés sur ce choix et demande ainsi que la faute soit réparée. Chose faite lorsque le commissaire de la NBA qui publie dans le New York Times une déclaration relatant sa maladresse et une certaine précipitation dans le processus.
Depuis, le ballon n’a plus beaucoup évolué. Seul l’enrobage change afin d’être plus perceptible, plus esthétique. Dans l’ère moderne, le marketing est un facteur important à prendre en compte dans la composition et dans l’aspect de la balle. En outre, on l’adapte bien évidemment pour attirer les fans d’équipes nationales et régionales.
À l’avenir, il est possible d’envisager un ballon connecté et fabriqué avec des composants plus respectueux de l’environnement. Le ballon est un rouage essentiel de notre sport qui sort souvent de l’analyse. Chaque basketteur à une histoire particulière avec le ballon. Celui de son enfance, de son club, de son équipe de cœur.
Photo : Spalding