Preview 2019-20 : Los Angeles Lakers

par Yohann Blain Constantin
With LeBron James locked in for at least another three years, the Lakers have one of the most. Photo : Getty Images

Le marathon des previews arrive à son terme. Comme les joueurs, nous terminons notre préparation avant le début de saison. Prenons donc en main notre plus belle plume en vue de la dernière ligne droite avant que ne commence la prochaine saison NBA. Aujourd’hui, ce sont aux Los Angeles Lakers de passer sous l’œil de L’Analyste, il est temps d’étudier l’intersaison ainsi que les ambitions nourries de la franchise.

Bilan de la saison précédente : 37 victoires – 45 défaites, 10e de la Conférence Ouest.

La saison dernière fut extrêmement décevante pour la franchise de Los Angeles. En effet avec l’arrivée de LeBron James à l’été 2018, les Lakers étaient revenus sur le devant de la scène avec la possibilité de rêver du trophée Larry O’Brien à nouveau. Mais rien ne se passa comme prévu. De nombreuses blessures sont venues handicaper l’effectif, dont celle de LeBron James, absent pendant 16 matchs, faisant reculer les purple and gold de la 4e à la 9e place. Cela aurait pu s’arrêter ici, mais le management de la franchise, composé de Magic Johnson et Rob Pelinka avec la complicité de Rich Paul (agent de LeBron James et Anthony Davis), tenta de récupérer l’intérieur des Pelicans. Mais les négociations avec la nouvelle Orléans échoueront et le vestiaire des Lakers se retrouvera divisé à la suite des nombreuses rumeurs de départs. Dans un tel marasme, impossible de lancer un sprint final dans de bonnes conditions et d’espérer d’obtenir une qualification pour les Playoffs. Le destin sourira aux Californiens à la loterie de la Draft, lors de laquelle ils réussiront à obtenir le 4e choix de la Draft qui leur fut bien utile pour préparer l’intersaison.

Ils sont arrivés : Anthony Davis, Danny Green, Quin Cook, Dwight Howard, Avery Bradley, Jared Dudley, Troy Daniels, Talen Horton-Tucker, Kostas Antetokounmpo, Devontae Cacok, Zach Norwell, DeMarcus Cousins (blessé pour toute la saison).

Ils ont prolongé : Rajon Rondo, Alex Caruso, Kentavious Caldwell-Pope, Javale McGee.

Ils sont partis : Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart, Lance Stephenson, Reggie Bullock, Tyson Chandler, Andre Ingram, Moritz Wagner, Isaac Bonga, Jemerrio Jones.

Un été ambitieux

Source : Basketball Insiders

Situation à la Draft 2020 : Premier tour de Draft

Potentiel 5 majeur :

  • PG : LeBron James
  • SG : Avery Bradley
  • SF : Danny Green
  • PF : Anthony Davis
  • C : Javale McGee

Depuis 2013, les Lakers n’ont plus connu les joutes printanières. Cela commence à faire long pour la deuxième franchise la plus titrée de la NBA. Souhaitant des résultats immédiats, le management, sous l’impulsion de Magic Johnson, décide de changer l’orientation de l’organisation. Exit la reconstruction par la Draft avec le développement de multiples jeunes talents, la direction souhaite reconstruire par la Free Agency en essayant de récupérer une ou plusieurs superstars afin d’être compétitif et de devenir un prétendant au titre le plus rapidement possible. Le plan se mis en place avec la signature de LeBron James même si les renforts à côté de lui ont beaucoup intrigué. Il fallait donc négocier au mieux cette intersaison pour le nouveau management afin de construire une équipe compétitive pour la saison à venir.

Mon royaume pour un titre

Anthony Davis est un Laker. Après toutes les péripéties de l’hiver dernier, Davis est enfin un Angelinos. Grâce à l’obtention du 4e choix de la Draft, Rob Pelinka à la tête des opérations depuis le départ de Magic se retrouve en meilleure position pour négocier. L’accord avec la nouvelle Orléans intervient le 16 juin 2019, Anthony Davis est alors transféré chez les Los Angeles Lakers. L’intérieur est considéré comme l’un des meilleurs de NBA, il sort d’une saison à 25 points et 12 rebonds de moyenne en ayant été ménagé par son ancienne équipe. Dans le but de gagner dans les plus brefs délais et d’associer une autre superstar à LeBron James, le management a pris le risque de procéder à ce transfert tout en sachant qu’Anthony Davis serait potentiellement agent libre à l’été 2020 (Player Option de 28 millions) et de risquer de le voir partir sans contrepartie. Le plan imaginé par Magic et Rob Pelinka il y’a de ça deux saisons s’est réalisé. L’objectif de ramener au moins deux superstars aux Lakers pour faire de la franchise un prétendant à la victoire finale est sans conteste réussi.

Un duo incroyable. La combinaison de LeBron James et Anthony Davis est perçue par comme la meilleure de la ligue par de nombreux observateurs. Leur complicité naturelle dans le jeu parait évidente. Un extérieur et un intérieur, un porteur de balle créateur combiné à un finisseur d’exception. Deux joueurs très forts sur pick and roll. L’an dernier, ce schéma de jeu était utilisé 7,5 fois par match par LeBron James ce qui offrait 7,3 points pour l’ailier en moyenne par rencontre. AD, avec ces capacités de finisseurs, donnait 3,4 points à son équipe dans ce système malgré une très faible utilisation avec seulement 3 possessions par match. Ces deux joueurs peuvent également évoluer en situation de post-up. Ils sont capables de scorer tous les deux dans ce schéma de jeu (4,2 points pour Davis et 2,2 points pour James l’an dernier), mais leurs visions de jeu pourraient leur permettre de confier le ballon au joueur libre en cas de prise à deux. Pour finir sur l’aspect offensif de ce duo, ils pourraient également évoluer en transition, l’an dernier cet axe de jeu donnait 3,6 points à 61% pour Unibrow avec les Pelicans et 6,5 points à 64% pour le King. Il ne serait donc pas étonnant de voir les Lakers courir cette saison. L’an dernier, la franchise de Los Angeles possédait la quatrième pace de NBA, ne soyez donc pas étonnés de voir cette équipe maintenir un rythme de jeu important. Or pour, pouvoir évoluer en transition, cela passe obligatoirement par une bonne défense. Nous avons ici avec ce duo deux joueurs capables de défendre tous les postes, ils possèdent la mobilité, le physique et l’intelligence de jeu pour réussir à imposer une défense de fer. Le seul point d’interrogation reste en suspends sur l’investissement de LeBron James en défense, lui qui ces dernières saisons se reposait beaucoup dans ce domaine de jeu. Il devra montrer un tout autre état d’esprit de ce côté-ci du terrain si les Lakers veulent atteindre leurs objectifs.

Le tir à 3 points renforcé. Ce n’est un secret pour personne, le tir extérieur était l’une des principales faiblesses du jeu des Lakers la saison dernière. L’an passé, les Californiens ne se classaient seulement qu’à la 20e place en termes de tirs à 3 pts rentrés avec seulement 33% de réussite, soit le 29e plus mauvais pourcentage de la ligue. Le management se devait de renforcer ce secteur de jeu et ce ne sont pas moins de 7 joueurs qui viennent apporter du tir extérieur au roster. La signature de Danny Green l’un des meilleurs shooteurs la saison passée est une véritable plus-value. Malgré un contrat que certains jugeront excessif (30 millions sur 2 ans), on parle ici d’un joueur qui tourne à 40% en carrière et qui sort d’une saison à 45,5% avec 2,5 tirs en moyenne rentrés par match. Récupérer Avery Bradley coupé par Memphis pour seulement 4 millions est là aussi un joli coup réalisé par Rob Pelinka. L’arrière qui tourne à près de 38% sur des situations de catch and shoot sur les 6 dernières saisons va pouvoir apporter le spacing dont cet effectif a besoin. Les arrivées de Quin Cook, Troy Daniels et Jared Dudley qui possèdent chacun un pourcentage en carrière supérieur à 39% viennent renforcer la second unit avec leurs qualités de tireur extérieur. La prolongation de Caldwell-Pope (35% en carrière avec une pointe à 38%) et le rookie Norwell Jr. qui tournait à 37% en NCAA apportera sans doute un plus dans le spacing des Lakers cette saison.

LeBron James et Anthony Davis. (Photo : Frederic J. Brown / AFP / Getty Images)

Incertitudes

Un effectif fragile. Un des points d’interrogation sur la bonne réussite ou non des Lakers dépendra de leurs capacités à rester en bonne santé. Car si le talent de ce roster est indéniable, une faiblesse apparaît évidente aux yeux des observateurs. En effet, leurs deux superstars sortent de deux saisons compliquées d’un point de vue physique. LeBron a connu la plus grave blessure de sa carrière, et son âge ne lui permet pas de récupérer aussi bien qu’avant. Cela pourrait handicaper la régulière et les résultats de son équipe. D’un point de vue blessure, son nouveau coéquipier Anthony Davis n’est pas en reste. L’intérieur n’a jamais fait de saison complète depuis son arrivée dans la ligue en 2012. Souvent sujet à des petites blessures qui l’empêchent de jouer la totalité de la saison, il évolue aussi parfois avec des micro-blessures. Le risque à propos des blessures que présentent leurs deux stars pourrait être un frein pour réussir à atteindre les résultats et les objectifs fixés par la franchise. Mais LeBron et AD ne sont pas les seuls qui inquiètent dans ce roster. Rajon Rondo a manqué 38 matchs à cause de blessures, dont une fracture de la main. Dwight Howard a quant à lui disputé seulement 9 matchs avec les Wizards la saison dernière. L’objectif pour Los Angeles est clairement d’arriver en Playoffs au complet avec ses leaders à 100% de leurs capacités.

Un Front-Office et un coaching staff qui posent question. Ce fut un été mouvementé dans les coulisses de la franchise. Tout d’abord, le départ de Magic lors du dernier match de la saison 2018-2019 pendant une interview assez surprenante. Ensuite, des révélations concernant des pressions et harcèlements que subiraient des employés des Lakers. Un management dépeint comme tyrannique qui dégage une ambiance anxiogène au sein de la franchise. Des propos loin d’être rassurant pour une institution qui aura besoin d’un maximum de stabilité pour atteindre son but. Le choix d’un nouveau coach à la suite du renvoi de Luke Walton fut aussi un véritable chemin de croix pour les dirigeants des Lakers. En effet, au départ Monty Williams et Tyronn Lue se présentaient comme les deux priorités du front-office pour occuper le poste de head coach. Mais le premier préféra le projet des Suns qui lui paraissait plus clair à l’époque. Le deuxième était quant à prêt à s’engager, mais le montant et la durée du contrat avec l’obligation d’intégrer Jason Kidd en tant qu’assistant poussera l’ancien entraîneur des Cavaliers à refuser le poste. Devant ce refus, le management se trouva dans l’embarras avec un marché des coachs assez fermé durant cette intersaison. Ce sera finalement Frank Vogel qui obtiendra le poste. L’ancien entraîneur d’Indiana qui fit des Pacers un des contenders de la conférence Est au début des années 2010 connaîtra des résultats plus que mitigés avec Orlando. Sa capacité d’adaptation pose question, réputé comme un coach défensif il va devoir prouver qu’il a évolué depuis son dernier passage dans la ligue et qu’il est capable de s’adapter à la NBA moderne. C’est aussi la première fois dans son expérience de coach qu’il dirigera un groupe aussi talentueux, mais aussi de fortes têtes. Ses adjoints que sont J. Kidd et Lionel Hollins devront l’aider à gérer les nombreux égos qui composent ce roster et de ne pas jouer la carte personnelle comme certaines rumeurs le laissent entendre. Il faudra impérativement que le coaching staff reste soudé et que le management fasse le moins de vague possible afin d’éviter l’implosion de la franchise.

5 matchs clés de la saison :

  • 22 Octobre 2019 : LA Clippers – LA Lakers. Quoi de mieux qu’un derby de L.A pour débuter la saison régulière ? Premier match, première mise à l’épreuve contre un des ses plus farouches adversaires dans la course au titre.
  • Du 4 Décembre au 7 Décembre 2019 : Ce sont les Denver Nuggets, le Utah Jazz et les Portland Trail Blazers que devront affronter les Los Angeles Lakers dans un road trip de la division Nord-Ouest et qui servira de test après un mois de compétition.
  • 23 Janvier 2020 : Boston – LA Lakers. Affronter son plus grand rival lors du Martin Luther King Day. Le classico de la NBA en ce jour si spécial aux États-Unis sera forcément un moment important de la saison des Purple and Gold.
  • 7 Février 2020 : LA – Houston. Un match contre un concurrent de la conférence Ouest. Idéal pour voir les forces et les faiblesses en présence ?
  • 4 et 7 Mars 2020 : LA Lakers – Philadelphie et LA Lakers – Milwaukee. Deux chocs consécutifs contre les favoris de la Conférence Est. Parfait pour lancer le dernier mois de compétition avant les Playoffs.

L’avis du fan

« Je pense que la saison des Lakers va être une réussite si ils arrivent enfin à se tenir en bonne santé. Néanmoins, je pense que la blessure de Cousins est terrible car, pour moi, il allait revenir à un certain niveau. Nous aurions alors pu le voir s’amuser avec LeBron et AD, le roster en prend un coup. Howard n’est pas DMC. Je pense que AD et Lebron vont faire une saison impressionnante. Ils n’ont pas le choix, ils devront montrer de quoi ils sont capables après l’échec de la saison précédente. Les Lakers peuvent viser le top 5 à l’Ouest en saison régulière, mais le principal est surtout de revenir enfin en Playoffs en bonne santé et de montrer des choses durant cette conquête. » – @LakersNationFR

Le pronostic : 50 victoires – 32 défaites

Cette saison va être déterminante pour les Lakers à tout point de vue. Tout autre résultat que les NBA Finals serait jugé décevant pour la franchise qui a tout misé pour gagner dès cette année. LeBron James et Anthony Davis sont également attendus et ils devront guider leurs coéquipiers sur le toit de la ligue. Il est temps pour moi de mettre un terme à cette présentation des Lakers version 2019-2020. Retrouvez-nous demain ici même sur L’Analyste pour l’une des dernières previews de la saison.

Photo : Forbes via Getty Images

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