Par Quentin Belletoise, ancien rédacteur de L’Analyste.
Moins d’une semaine nous sépare désormais de la reprise de la NBA, nous voilà donc rendus au gratin de la ligue. Aujourd’hui, L’Analyste fait un petit détour par la ville la plus peuplée du Texas. Au tour des Houston Rockets d’être passés au crible.
Bilan de la saison précédente : 53-29, 4e de la conférence Ouest.
L’exercice 2018-19 commence bien mal pour les Rockets avec un bilan négatif le 8 décembre. L’effectif texan va se réveiller à partir de cette date et entamera alors une remontée fulgurante avec une série de 11 victoires en 12 matchs. Grâce à un Harden complètement all time, ils termineront la saison régulière à la 4e place pour ensuite être éliminés en demi-finale de Conférence par les Warriors de Golden State, futur finaliste NBA cette année là.
Ils sont arrivés : Russel Westbrook, Ben McLemore, Thabo Sefolosha, Tyson Chandler, Ryan Anderson, Ray Spalding.
Ils sont partis : Chris Paul, Iman Shumpert, Kenneth Faried, Trevon Duval, Vince Edwards.
La franchise n’avait pas de choix de Draft cet été, cela est notamment du au travail incessant de Daryl Morey pour rendre son effectif encore et encore plus compétitif, au détriment de sa place à la Draft. Malgré cela, les Texans frappent fort sur le marché en réussissant à envoyer le contrat boulet de Chris Paul et quatre tours de Draft au Thunder en échange de Russell Westbrook. Houston se retrouve donc avec un backcourt comportant deux MVP qui se succèdent à la première place du classement des meilleurs scoreurs et meilleurs passeurs des trois dernières années. Suivant ce blockbuster trade, Daryl Morey va recruter Ben McLemore et Thabo Sefolosha, dans un rôle de 3 and D, ainsi que Tyson Chandler en tant qu’éboueur dans la raquette et backup de Capela. Excepté l’arrivée de Russell Westbrook, on est en droit de se demander si les autres ajouts de l’intersaison ne seraient pas un peu faible pour un effectif prétendant au Larry O’Brien Trophy.
La situation des Rockets
Situation à la Draft 2020 : 1er tour de Draft, 2nd tour de Draft de Memphis.
Potentiel 5 majeur :
- PG : Russel Westbrook
- SG : James Harden
- SF : Eric Gordon
- PF : P.J. Tucker
- C : Clint Capela
Le cinq majeur ne changera probablement pas par rapport à la saison dernière, excepté au poste 1 où Westbrook remplacera logiquement Chris Paul. Le reste du starting five est désormais bien établi et s’entend bien.
Des armes pour prétendre au titre
Du talent à tout les étages. Avec l’arrivée de Westbrook, le backcourt de Houston est désormais composé de deux MVP, qui vont se partager le ballon les deux tiers du temps. Cette paire d’extérieurs sera un enfer à défendre pour n’importe lequel des backcourt de la ligue. De plus, Clint Capela est désormais bien installé au poste 5 et bénéficie d’une très bonne entente avec Harden, il remplit parfaitement son rôle de protecteur d’arceau et de rim-runner. Aux postes 3 et 4 Eric Gordon et P.J. Tucker seront dans leur rôle de 3 and D polyvalents et resteront à leur place sans faire de vagues.
Un banc stable et bien construit. La second unit des Rockets, est bien taillée pour la NBA moderne et est construit sensiblement de la même manière que leur 5 majeur : Rivers sera à la création, Green, McLemore et Sefolosha sont des 3 and D expérimentés, capables de scorer en sortie de banc et Tyson Chandler jouera le même rôle que Capela, c’est à dire prendre des rebonds et marquer dans la peinture. Ryan Anderson sera également capable d’apporter quelques tirs derrière l’arc. Cela nous donne un banc plutôt profond qui peut espacer le jeu. De plus, malgré les nombreuses arrivées dans la second unit, certains cadres du banc son restés, comme Gerald Green et Nenê. Austin Rivers était également là la saison dernière. Cependant, malgré un cinq majeur et un banc solide, quelques questions restent tout de même en suspens.
Un effectif en déséquilibre
Un backcourt de rêve, mais incompatible ? Bien que l’arrivée de la légende d’OKC aux Rockets ait fait grand bruit et ait suscité une hype de grande envergure, une question subsitste : Westbrook et Harden peuvent-ils réellement jouer ensemble ? En effet, en apparence, le profil du numéro 0 ne s’accorde pas vraiment au style de jeu pratiqué à Houston. Russ attaque énormément le cercle et possède une adresse à trois points discutable (30% en carrière et 29% la saison dernière). De plus, The Brodie et The Beard étaient habitués à avoir les clés du jeu dans leurs franchises respectives et possèdent tous les deux un usage rate (pourcentage d’implication d’un joueur dans les actions d’une équipe) très élevé : 40,5% pour Harden et 30,9% pour Westbrook. Bien qu’ils partageaient déjà la balle avec une autre star (Paul George et Chris Paul), ils vont devoir encore plus se séparer de la gonfle étant donné la place que prennent les deux MVP sur le terrain. Cependant, leurs affinités dues aux années Oklahoma City, leur grand professionnalisme et leur faim de titre laissent croire qu’il est tout à fait possible que ce duo s’accorde à merveille et devienne l’un des meilleurs backcourts de la ligue. Mais prudence est mère de sûreté, il faudra observer cette association sur les parquets.
Un défense insuffisante ? On le sait, James Harden n’est pas connu pour sa défense. Bien que Westbrook soit un défenseur plus que respectable, il n’a pas pour habitude de maintenir une intensité défensive consistante tout au long de la saison. Eric Gordon est capable, mais n’est clairement pas élite, et il devra défendre cette année sur des joueurs plus grands et potentiellement plus athlétiques que lui. Les Rockets pourront compter sur P.J. Tucker et Clint Capela, ainsi que Thabo Sefolosha dans de moindres mesures. Cela pourrait poser problème à l’équipe si elle veut prétendre au titre. Pour citer un certain numéro 23 : « l’attaque fait lever les foules, la défense fait gagner des titres ». Aucune des équipes championnes de ces dernières années n’avaient un défense sortant du top 10 de la NBA. Il faudra donc faire des efforts par rapport à la saison dernière, où la franchise Texane n’était que 17e de la NBA.
5 matchs clés de la saison :
- 25 octobre 2019 : Houston – Milwaukee : Gros choc pour le premier match de la saison face à un concurrent direct au titre.
- 25 décembre 2019 : Golden State – Houston : Christmas day face au grand rival de ces dernières années.
- 10 janvier 2020 : Oklahoma City – Houston : Le retour de Russell Westbrook à la Chesapeake Energy Arena, probablement pour l’une des plus belles ovations que nous verrons cette année.
- 20 janvier 2020 : Houston – Oklahoma City : Russel Westbrook et James Harden accueillent leur ancienne franchise à l’occasion du Martin Luther King Day. Chris Paul, lui, essaiera certainement de se venger lors de cette rencontre.
- 12 avril 2020 : San Antonio – Houston : Déplacement chez le voisin Texan, pour un match qui comptera très probablement dans le classement final et les affrontements au premier tour des Playoffs.
L’avis du fan
« Le Front Office de la franchise a opté pour la continuité, que ce soit à la tête de l’équipe avec Mike D’Antoni qui conserve son poste ou encore au sein de l’effectif. De très bons moves ont été réalisé cet été, que des bons choix selon moi. Les prolongations ont toutes été nécessaires et les contrats sont plutôt intéressants. Sur le moment, la venue de Westbrook semblait dangereuse pour la cohésion de l’équipe mais également pour sa compatibilité avec le barbu. Au final, on a remercié Chris Paul, on a digéré et on est vraiment impatients de voir ce que ça va donner. Tous ces moves étaient donc nécessaires et très bien gérés par Daryl Morey. Je vois une équipe des Rockets commencer plutôt bien la saison et accéder au podium assez vite, le plus compliqué sera de rester dans le top en évitant les blessures. Je nous vois 2 ou 3e à l’Ouest, mais je ne serais pas du tout surpris de voir Harden et Russ emmener Houston à la première place. Cette équipe est solide et sera au complet dès le début de saison. Le gros challenge sera les Playoffs, il faudra être solide. Très hâte en tout cas ! » – @RocketsNationFR
Pronostic : 55 victoires – 27 défaites
Malgré les quelques questions que posent les mouvements de l’été, les Rockets seront tout de même à compter parmi les grosses écuries de l’Ouest et peuvent prétendre à une place lui donnant l’avantage du terrain, au moins au premier tour. De plus, si Westbrook et Harden arrivent à développer une certaine synergie, il sera très difficile d’arrêter Houston la asison prochaine.
Photo : Sean Gardner/Getty Images