Free agency : L’après KD est lancé chez les Warriors

par Thibaud Hue
OAKLAND, CA - APRIL 28: Kevin Durant #35 of the Golden State Warriors walks of the court after Game One of the Western Conference Semifinals of the 2019 NBA Playoffs against the Houston Rockets on April 28, 2019 at ORACLE Arena in Oakland, California. L'Analyste via NBA. Mandatory Copyright Notice: Copyright 2019 NBAE (Photo by Noah Graham/NBAE via Getty Images)

Transféré aux Nets, Kevin Durant quitte les Warriors qui devront composer sans lui la saison prochaine tout en restant compétitifs. Réarmement en approche dans la baie de San Francisco, on fait le point sur la free agency des finalistes en titre.

La défaite contre Toronto a fait l’effet d’un tremblement de terre. Les blessures de Durant et de Thompson sont venues gâcher la fête et troubler l’avenir de la franchise. La free agency était donc déterminante, même si on ne les attendait pas aussi actifs sur le marché dès le 1er juillet. La perte de KD était à prévoir et le front office des Warriors s’est très rapidement positionné sur la suite.

Acte I : Klay au max

Quelques heures avant minuit, la notification tombe. Thompson va être prolongé. 190 millions sur 5 ans pour celui qui avait toujours fait des concessions salariales pour laisser de la place aux autres stars. C’est un message fort qui est envoyé à toute la NBA. Les Splash Brothers sont LA priorité du roster, on continue à miser long terme sur Steph & Klay. Un véritable pari puisque l’arrière vient de se faire opérer avec succès des ligaments croisés et va devoir prendre 6 à 8 mois off pour se remettre d’aplomb. Le risque sur sa santé va persister mais rien à dire, il a été beaucoup trop précieux par le passé et mérite l’augmentation. On parle quand même d’un des meilleurs shooters de tous les temps doublé d’un défenseur de grande qualité. Du two-way playing comme on l’aime. Plus besoin pour l’arrière d’aller toquer à la porte des Clippers, Bob Myers a aligné les billets sur la table dès l’ouverture des festivités. Pas d’hésitation, les Dubs croient en leurs racines. 

Acte II : la surprise Russell

C’est l’une des grosses news de cette free agency. D’abord annoncé du côté du Minnesota, D’Angelo Russell est transféré aux Warriors avec un gros contrat de 114 millions sur 4 ans. Alors celle-là, personne ne l’avait venu venir. Un sign & trade pour le jeune meneur envoyé par les Nets comme contrepartie de KD. 

Brooklyn pouvait se permettre ce move avec l’arrivée de Kyrie Irving dans son roster. Un transfert intéressant mais qui soulève beaucoup de questions. Pourquoi recruter un meneur alors que le back court des Warriors est déjà plein à craquer ? Il est difficile d’imaginer comment Steve Kerr va utiliser DLo, mais il est très probable qu’il vienne combler l’absence de Klay à l’arrière. Une situation de courte durée car le Splash Bro devrait bien retrouver son poste de titulaire en fin de saison prochaine. Au premier abord ça ne sent vraiment pas le long terme… Le All Star pourrait servir de monnaie d’échange en cas d’un éventuel trade pour préparer l’après KD. On connaît bien plus d’une franchise qui pourrait se positionner sur ce genre de contrat et de talent, la prochaine trade deadline dans le viseur. À voir quelle contrepartie les Dubs pourraient en tirer.

« L’important c’est le futur pour Golden State et D’Angelo Russell ne fit pas là-bas. Ils voulaient juste ne pas laisser partir Kevin Durant sans aucune compensation. Ils ont un All Star de 23 ans et ils vont le transférer, la question est juste de savoir quand. »

Marc Stein, du New York Times, sur le plateau du Dan Patrick Show.

Si DLo venait à rester, une rotation à trois sur les lignes arrières pourrait être très intéressante et dangereuse sur le plan offensif. Sortant d’une saison 21,1 points points et 7 passes de moyenne à 43,4% au tir dont 36,9% à trois points, le meneur saura apporter le shooting dont Golden State a besoin sur le poste 2 ou le poste 1. Stephen Curry et lui devraient constituer un duo d’extérieurs extrêmement polyvalent, parfaitement adapté à la NBA moderne. Cette signature permettra à l’équipe de rester sereine en l’absence de Klay Thompson mais aussi de laisser à l’arrière tout le temps dont il a besoin pour se remettre pleinement, en limitant au maximum les risques.

Acte III : Iggy, une page se tourne

Envoyé aux Grizzlies avec un tour de Draft (protégé en 2024) pour dégager du cap et accueillir le contrat de Russell, c’est comme ceci que l’histoire entre le MVP des Finales 2015 et Golden State s’est achevée. Qui pourra oublier son lay-up fracassé contre le plexi de l’Oracle Arena par LeBron James il y a 3 ans ? Triste quand on connaît la carrière du basketteur, mais son salaire de 17 millions pesait bien trop lourd. Après 6 ans de loyaux services dans la baie et trois titres NBA dans la poche, des rumeurs sur une éventuelle fin de carrière circulent. Mais pour le moment Iguodala s’en va participer à la reconstruction des Grizzlies, sauf s’il négocie un buy-out d’ici là pour retrouver un marché plus attractif comme celui des Lakers ou des Rockets. L’avenir est flou pour l’ancien cadre des Dubs, mais il devrait s’éclaircir d’ici peu.

Acte IV : l’après… Cousins ?

Les mouvements se sont poursuivis en Californie jusqu’à mercredi avec l’arrivée tonitruante de Willy Cauley-Stein. Bob Myers décide de faire venir le pivot des Kings pour renforcer sa raquette et préparer l’éventuel départ de DMC (oui, on l’avait complément oublié celui-là) qui attend probablement une offre intéressante avant de quitter San Francisco définitivement.

On parlerait alors du futur pivot titulaire des Warriors, rien que ça. Ironie du sort quand on se souvient que Willy était le back up de Cousins à Sacramento. 1 an de contrat et minimum vétéran au programme, pourquoi s’en priver ? Il pourra contribuer à l’impact statistique de l’équipe, prendre du rebond et s’éclater en contre-attaque. Il ne s’agit pas là d’un All Star, mais son apport pourrait faire du bien aux Dubs. Avec ses 11,9 points et 8,4 rebonds de moyenne la saison passée, on peut imaginer un double-double l’année prochaine pour l’ancien de Kentucky sous ses nouvelles couleurs jaune et bleue.

Une excellente prise pour Golden State qui devrait exploiter la mobilité du joueur et son jeu en pick-and-roll à la perfection. Cauley-Stein apportera de la taille et de l’athlétisme à un effectif quo manque encore d’impact à l’intérieur.

Acte V : Glenn Robinson et Kevon Looney dans les petites lignes

Juste après Cauley-Stein, c’est l’allier Robinson qui vient s’inviter à la fête en Californie. Il s’est déjà montré dans le cinq des Pacers il y a 2 ans et avait rejoint les Pistons avant qu’ils ne le poussent à quitter la franchise pour se débarrasser de son contrat. Myers a flairé quelque chose chez lui, alors let’s go. Il y a du shoot et une grosse détente pour claquer du dunk, un bon petit role player qui peut faire du bien dans la rotation des Warriors. Surtout quand on connaît la capacité de Steve Kerr à sublimer le potentiel d’un joueur. Autre bonne nouvelle pour Golden State : la prolongation de Kevon Looney. L’intérieur a été un élément indispensable de la rotation des Warriors. Re-signé pour 15 millions de dollars sur trois ans, une très bonne affaire pour Golden State, le joueur apporte une certaine stabilité aux postes 4 et 5 de par sa capacité à prendre les rebonds (5,2 par matchs dont 2,4 rebonds offensifs). Vraisemblablement approché par d’autres équipes qui lui auraient proposé des contrats bien plus intéressants sur le plan financier, Looney semble avoir envie de rester dans la baie pour continuer de jouer avec l’équipe avec laquelle il a déjà gagné un titre.

Le départ du numéro 35 marque le début d’une nouvelle ère dans la baie. On fait confiance à la base et on continue de préparer l’avenir, un mantra de champion pour revenir le couteau entre les dents mi-octobre.

Photo : Noah Graham/NBAE via Getty Images

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