Après la perte de Paul George, les Pacers nous ont gratifiés d’une saison 2017-18 surprenante. C’est notamment un Victor Oladipo bien différent de celui que nous connaissions à Oklahoma City qui insuffle un nouveau souffle à cette équipe de l’Indiana, qui tiendra tête aux Cavaliers de LeBron James, en mission cette année-là, au premier tour des Playoffs. La franchise s’était fixée comme objectif de continuer sur cette lancée pour confirmer les progrès réalisés lors de la saison précédente. Une mission réussie puisque, malgré la blessure de leur leader qui manquera plus de la moitié de la saison, les Pacers garderont exactement le même bilan que l’année dernière : 48 victoires pour 34 défaites et une 5e place à l’Est.
La saison des Pacers
Cette saison des Pacers, parfois décevante et parfois surprenante sur le plan individuel, est une réussite collective. Le bilan de la franchise n’a pas changé d’une saison à l’autre malgré un parcours semé d’embûches et l’équipe montre de nette progrès dans l’organisation de son jeu. Orphelins de Lance Stephenson et de quelques joueurs indésirables, Indiana se tourne vers Tyreke Evans, Doug McDermott et Kyle O’Quinn à la Free Agency pour développer la profondeur de l’effectif. En janvier, dans un match contre les Raptors, Victor Oladipo se blesse au genou. Cette blessure, qui mettra un terme à la saison de l’arrière, précède un bilan mitigé de 16 victoires pour 19 défaites. Finalement, ce bilan, négatif au premier abord, montre clairement le progrès de l’équipe puisqu’au cours de la saison précédente, les Pacers n’ont gagné aucun des 7 matchs joués sans leur leader. Arrivés en postseason, Indiana se fait balayer par les Celtics, 4 à 0 pour Boston. Cette quatrième défaite d’affilée au premier tour des Playoffs vient clôturer un exercice 2018-19 plutôt correct et, surtout, assez rassurant.
Les points positifs de la saison
L’émancipation des Pacers : Ce point a déjà vaguement abordé. Il y a quelques années, le jeu d’Indiana reposait entièrement sur leur star, Paul George, qui a quitté le navire pour que Victor Oladipo fasse le chemin inverse. Le jeune arrière est vite devenu le leader et le visage incontesté de l’équipe. La saison dernière, les hommes d’Indianapolis étaient totalement perdus sans Oladipo, comme le montre leur bilan de 0 victoire pour 7 défaites en son absence. Cette année, le reste de l’effectif a montré sa force en l’absence de sa star : 16 victoires pour « seulement » 19 défaites. Leur attaque en a évidemment souffert, passant de 109,8 points marqués pour 100 possessions (14e Offensive Rating de la NBA) à 108,6 (23e Offensive Rating). Leur défense en a également pâtit, passant de la deuxième à la dixième place au Defensive Rating, encaissant 4,3 points de plus pour 100 possessions. En perdant leur première option offensive et meneur d’homme, le niveau de jeu des Pacers ne pouvait que diminuer. Le reste de l’effectif a néanmoins réussi à garder la tête hors de l’eau, montrant sa solidité et sa détermination à toute épreuve.
La saison de Domantas Sabonis : Depuis son arrivée aux Pacers, l’intérieur ne cesse de progresser. Cette année, il a amélioré sa production statistique dans presque tous les domaines. Avec 14,1 points et 9,3 rebonds par match, presque un double-double de moyenne, en 24,8 minutes, le fils d’Arvydas a fait preuve d’une intensité surprenante accompagnée une superbe efficacité au tir : 59%. Dans la course au titre de sixième homme de l’année, largement dominée par Lou Williams, il a montré qu’il serait l’une des pièces maîtresses du projet sportif des Pacers.
Le coaching des Pacers : Principal artisan du succès de son équipe après la blessure de Victor Oladipo, Nate McMillan a montré qu’il était capable de de tenir les rênes de l’équipe pour les saisons à venir. En poste depuis 2016, McMillan n’a encore jamais manqué les Playoffs en tant que coach en chef des Pacers, malgré une élimination systématique au premier tour. Prolongé pour 3 ans l’été dernier, l’ancien joueur des SuperSonics a réalisé une excellente saison régulière mais a montré ses limites en Playoffs. Indiana n’a pas su s’adapter au jeu des Celtics, tout comme celui des Cavaliers lors des deux années précédentes. McMillan ne doit pas être tenu pour seul responsable de cet échec. Il a du composer avec un effectif trop peu profond et, cette année, privé de son meilleur joueur, face aux hommes de Brad Stevens.
La gestion de la masse salariale : Avec seulement $60,165,852 de contrats garantis la saison prochaine, les Pacers pourront absorber de gros contrats en cas de transfert et se positionner sur les plus gros agents libres de l’été. Certains jours sont à re-signer, d’autres sont à oublier, le management d’Indiana pourra donc modifier son effectif en profondeur pour espérer passer le premier tour des Playoffs la saison prochaine.

Les points négatifs de la saison
La blessure de Victor Oladipo : Depuis son arrivée en NBA en 2013, Oladipo n’a jamais fait une saison pleine. Cette année, il n’a joué que 36 matchs, plus faible total de sa carrière. Ces absences à répétition nous poussent à nous poser des questions sur sa constitution physique. Une star peut difficilement se permettre de manquer autant de match chaque saison, cela handicape gravement son équipe. Espérons que l’arrière reviendra totalement rétabli et sera capable d’assurer 82 rencontres lors des saisons à venir.
Des performances individuelles décevantes : Si les progrès de Domantas Sabonis sont évidents, de nombreux joueurs n’ont pas suivi la même trajectoire. Ainsi, Tyreke Evans, qui avait connue une excellente saison 2017-18, a été bien en dessous de ses standards de Memphis. Passant de 19,4 points à 45,2% au tir avec les Grizzlies à 10,2 à 38,9% de réussite dans l’Indiana, le joueur s’est vu amputer de 10 minutes de temps de jeu, à raison. Le pari des Pacers s’est avéré perdant mais, fort heureusement, le contrat d’Evans n’est plus garanti pour la saison prochaine. Aucun membre de l’effectif n’a réellement brillé, à l’exception de Myles Turner peut-être, qui termine la saison en meilleur contreur de la ligue.
Un manque de d’identité criant : Les Pacers triomphent collectivement, en assurant dans tous les secteurs du jeu, sans toutefois exceller dans aucun d’entre eux. L’équipe souffre d’un clair manque d’identité. La polyvalence de l’effectif est sa principale force mais également une de ses plus grandes faiblesses. Privé de Victor Oladipo, Indiana est un collectif effacé.
Le projet des Pacers : Une bouffée d’air frais dans l’Indiana
L’été s’annonce mouvementé pour la franchise puisque six des neufs joueurs ayant joués plus de 20 minutes par match cette saison seront agents libres en juillet. Avant tout, les Pacers doivent penser à prolonger leurs joueurs en fin de contrat avant de se pencher sur n’importe quel autre cas. Ils essaieront certainement de conserver Bojan Bogdanovic, éventuellement Thaddeus Young et Darren Collison. Avec 45 millions de dollars disponibles cet été, les Pacers devront être agressifs sur le marché des transferts et lors de la free agency. Ils devraient notamment se positionner sur le dossier de Mike Conley, que les Grizzlies chercheront certainement à transférer cet été. Jimmy Butler, agent libre cet été, correspond parfaitement au style de jeu imposé par Nate McMillan et formerait un excellent duo avec Victor Oladipo. Les Pacers devront bien évidemment tenter leur chance avec les plus gros agents libres de cette offseason, sans grand espoir puisque de biens plus gros marchés, New York et Los Angeles en tête de liste, pourront proposer des contrats similaires à ces joueurs. Tobias Harris, J.J. Reddick et Khris Middleton pourraient également aider Indiana à passer un cap. Avec le 18e choix de la Draft, les Pacers pourront sélectionner un prospect intéressant à développer, Bol Bol ou Kevin Porter Jr. par exemple.
Les Pacers doivent aujourd’hui chercher à dépasser la 5e place de l’Est pour s’inscrire parmi les meilleures équipes de la Conférence. En se débarrassant des contrats indésirables et en étant suffisamment agressif sur le marché cet été, le front office pourrait permettre à l’équipe de jouer dans une toute autre catégorie. Victor Oladipo, Myles Turner et Domantas Sabonis seront à la base du projet sportif d’Indiana, la direction de l’équipe doit néanmoins compléter l’effectif avec de nouveaux scorers et créateurs pour le rendre compétitif.
Photo : Mary Altaffer/AP Photo